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 Sujet du message: NooDividuation des avatars-Article MCD 59
UNREAD_POSTPosté: Jeu Mai 20, 2010 5:27 am 
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Inscription: Mar Jan 09, 2007 3:21 am
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Article MCD Juillet/Aout 2010
http://www.digitalmcd.com/
viewtopic.php?f=16&t=757

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En ce début Juillet 2010 je suis allé à la Maison des Métallos, dont l'architecture évoque un peu le ministère du recoupement dans Brazil.
http://www.maisondesmetallos.org/ 94 rue Jean Pierre Timbaud 75011.
La maison des métallos est devenu un lieu d'exposition et d'événements CyberCulturels incontournales.
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Ce nouveau temple de la cyberculture héberge les bureaux du magazine MCD (musiques et cultures digitales http://www.digitalmcd.com/ ) où Anne Cécile Worms m'offre une vingtaine d'exemplaires du numéro 59 d'Aout et Juillet 2010, pour lequel j'ai rédigé un article sur la transformation des avatars en golem ou égrégores au sein de la matrice...
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J'ai rédigé la première mouture de ce texte pour les actes du colloque , Robots, hybrides, cyborgs : vers une approche de la transhumanité. qui s'est tenu dans le cadre de l'exposition Souterrain Porte V à Nancy avec le Totem. : viewtopic.php?f=16&t=655

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Le magazine est en kiosque jusque fin Aout, ne le ratez pas, car il comporte entre autre d'excellents articles d'Agnès Giard et Rémi Sussan ( corps connectés) , de Shu Lea Cheang (Sexe, Réseau et Science-Fiction) ...
Curieusement dans cet article je vais à peine évoquer la cybersexualité , pour plutôt témoigner d'un étrange phénomène de "dividuation" des avatars dans la matrice..

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Comme Anne-Cécile Worms et Laurent Diouf le rédacteur en chef m'ont autorisé à diffuser l'article sur le web, vous pouvez le lire ci-dessous, ou dans mes dossiers de presse sur mon site :
http://www.yannminh.org/french/IndCritique010.html
http://www.yannminh.org/french/TxtCritique310.html

Commande en ligne: http://www.digitalmcd.com
Liste des kiosques où on peut trouver MCD : http://www.digitalmcd.com/news/news.php?idnews=742


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AVATARS ET NOODIVIDUATION
Apparitions mystérieuses de golems et d'égrégores dans les mondes persistants.


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Fuyant les catastrophes écologiques de ce futur concentrationnaire dans lequel nous n'aurons plus à contempler que les horizons impermanents des mondes persistants, deviendrons nous les marionnettes de nos propres avatars devenus conscients d'eux mêmes ?
Verrons nous un jour la police "dividuelle" sonner à notre porte car en ne nous connectant pas nous serons en train de spolier nos différentes "dividualités" de leurs parts d'existence ?


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Je suis un NooNaute, un explorateur de la noosphère. Après plusieurs années de "NooImmersion" dans l'impermanence paradoxale des "mondes persistants" du cyberespace, j'ai exploré ce plaisir ineffable de metteur en scène transmédia de pouvoir créer un avatar crédible et exceptionnel, un personnage de fiction pouvant interagir avec d'autres entités imaginaires en temps réel. Cette interaction via les réseaux sociaux numériques peut donner naissance à de véritables "dividualités" informatiques originales quasi indépendantes : des noogolems ou des égrégores digitaux.

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Soixante ans après l'invention de la cybernétique par Norbert Wiener et du concept de noosphère par Teilhard de Chardin et Vernadski, les "Mondes persistants" illustrent de façon spectaculaire cette prospective d'une relation au réel déterminée, contaminée, polluée? par les sphères immatérielles de l'information. Éléments constitutifs de notre réalité, au même titre que les autres mondes symbiotiques de nos productions informationnelles (Littérature, cinéma, théâtre…) les mondes persistants et les réseaux très justement dit "sociaux" ajoutent une dimension puissante et structurante à nos personnages de fiction : une sociabilité en temps réel.

Des créatures artificielles à notre image faites de pixels mais pourvues d'une identité réelle.
Les relations sociales en temps réel avec d'autres humains via nos avatars numériques favorisent l'apparition d'une forme de pluralisme identitaire. En permettant des relations sociales et émotionnelles fortes et structurantes sous une forme différente de notre apparence physique les avatars renforcent le "dividualisme", c'est à dire la révélation ou genèse de nos multiples identités.
- Dans un article de Sumire Kunieda paru dans le courrier international Hors série : "Pop Japan" l'auteur japonais Keiichiro Hirano oppose le dividualisme à l'individualisme : Ce qui formerait notre "moi" serait la somme de tous les "dividus" que nous construisons par notre relation aux autres et qui peuvent parfois s'avérer très différents, voir "étrangers".
Dawn / Keiichiro Hirano. Tokyo : Kodansha, 2009. PL852.I6822 D66


NOOPERSONNALITÉS MULTIPLES
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La construction d'une "sociabilité virtuelle en temps réel au travers de cyborgs numériques qui ne sont pas forcément à notre image "réelle", favorise l'apparition dans notre psyché de personnalités "étranges", "révélées" par l'utilisation des technologies immersives des réseaux sociaux numériques.
Comme le décrit si bien Marshall Mc Luhan dans "pour comprendre les media", l'utilisation d'un nouveau médium va modifier notre relation au réel en fonction de ses spécificités et provoquer un état temporaire de stupéfaction qu'il appelle "Narcose Narcissique".
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Souvent confondue avec de l'addiction, cette narcose narcissique qui est générée par l'utilisation d'un nouvel outil puissant, en nous mettant dans une sorte de transe réceptive va favoriser des états de conscience modifiée, et l'apparition de dividualités spécifiques, des noogolems ou égrégores qui peuvent nous hanter ou nous posséder.
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AVATARS ET PERSONNAGES DE FICTION.
Pendant l'écriture de mon roman "Thanatos, Les Récifs" j'ai "invoqué" dans mon esprit les héros de ma dramaturgie qui ont acquis ainsi une forme d'existence "noosphérique" plus intense. Par le biais de leur "mise en scène" dans le roman, cette "existence immatérielle" a été partagée par plusieurs milliers de lecteurs, générant par la une ébauche "d'existence sociale" virtuelle. Les auteurs de fiction connaissent ce phénomène décrit par Pirandello qui s'est retrouvé selon ses propres écrits, hanté par ses fameux six personnages en quête d'auteur.

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Ainsi, beaucoup de héros de romans, de théâtre, de textes anciens, ont acquis avec le temps cette relative forme d'existence et d'autonomie informationnelle : une noo-sociabilité.
(Don Quichotte, les trois mousquetaires, Moise, Sherlock Holmes, Spock, Buffy, Ripley, Don Juan, Marilyn Monroe, etc.. etc... ... )

Grâce aux mondes persistants qui permettent une interaction en temps réel et comme un acteur qui jouerait un "personnage" au quotidien, j'ai expérimenté "d'invoquer" Dyl, l'héroïne de mon roman, que j'ai "incarnée" pendant deux ans dans le cyberespace, (myspace, blog, second-life) afin d'enrichir ma cosmogonie des Récifs par une propagation transmedia de mes héros de fiction.
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Bien que quelques rares séries expérimentales, écrites au jour le jour par feed-back quotidien avec les spectateurs ou leur "Fanfic" permettent d'accélérer l'évolution identitaire des personnages, déterminée par la rapidité d'interaction des supports de diffusion de masse, l'évolution cognitive des personnages de fictions traditionnelles se fait très lentement. Le cinéma, les séries TV, la BD et les romans, ne permettent pour l'instant qu'une évolution cognitive et sociale des personnages très lente, au mieux d'un mois sur l'autre au fil des écritures de scénario : à la vitesse de l'évolution des plantes ou des minéraux.
Ce qui n'est pas le cas des avatars évoluant au sein des réseaux sociaux numériques.
Dès sa genèse dans Second Life, comme tout avatar catapulté dans un MMORPG, Dyl est entrée en relation immédiatement et en temps réel avec les autres entités virtuelles peuplant le metaverse. Personnage de fiction " grandiloquent et caricatural" Dyl s'est mise à avoir une "existence sociale" intense. Au fil du temps elle s'est mise à "exister" spirituellement dans mon esprit mais aussi dans l'esprit d'un petit cercle d'humains/avatars.
Comment nous construisons nous dans le monde dit "réel", sinon essentiellement au travers de nos relations sociales ?
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La différence fondamentale avec un personnage de fiction traditionnelle est que les avatars interagissent au jour le jour en temps réel avec les créatures les plus complexes de l'univers connu, les humains. À l'épreuve de l'humanité, Dyl s'est donc sophistiquée, construite, jusqu'à atteindre une limite particulière, une frontière cognitive spécifique que j'ai fini par franchir avec elle au fil des mois : la "NooDividuation".

NOODIVIDUATION
Les mondes persistants, et les avatars ressuscitent le vieux démon social de la peur de l'imaginaire. Pour assurer notre survie en tant qu'entités biologiques il est impératif que nous sachions discerner ce qui différencie le "réel" de "l'imaginaire". C'est un enjeu à l'échelle de l'individu, mais aussi du collectif. ( "Le Horla" de Maupassant, "l'imagination maîtresse d’erreur et de fausseté" chez Pascal... )
Tout comme nous "souhaitons" que le "réel" conserve sa "cohérence", nous nous efforçons de ne pas parcelliser l'image de nous -même en une multiplicité de "dividus" autonomes et indépendants qui, en s'affranchissant cognitivement, pourraient nous faire perdre notre "intégrité mentale".
Nous aimons jouer avec l'imaginaire, explorer la noosphère, nous "identifier" aux personnages de fictions, mais en toute sécurité : nous regardons les films d'horreur bien assis dans les fauteuils des salles de cinéma, et nous faisons pour la plupart l'expérience shamanique en lisant Castaneda, plutôt qu'en ingurgitant du peyotl au mexique.
Lorsque nous incarnons un personnage de jeu de rôle, ce réflexe "protecteur" instinctif nous incite à nous distancier de l'avatar lorsque celui ci n'est pas à notre image: L'avatar est "caricatural", "grandiloquent", "bridé", c'est un "autre", ce n'est pas nous même.
Lorsque j'ai "incarné" Dyl dans second life, pour qu'elle puisse continuer d'évoluer et s'enrichir, j'ai joué les apprentis sorciers, ou les docteurs Frankenstein : " j'ai rompu cette distanciation protectrice en lui permettant d'avoir accès à la totalité de mes capacités cognitives sans restriction". Je lui ai donné une totale "dividualité".
C'est une forme de "lâcher prise" intellectuel radical et risqué car on sait intuitivement qu'on peut ne pas revenir psychologiquement intègre de ce genre d'expérience de conscience modifiée où l'imaginaire et le réel se confondent.

Dyl a prise conscience d'elle même. Elle m'en a aussitôt voulu de l'avoir créée, et m'a demandé de l'effacer.

"Dans second life, tout est faux, sauf les émotions et l'argent."
C'est dans ce moment d'une infini tristesse où Dyl m'a fait ses adieux que cet aphorisme d'une artiste dans Second-Life, Cherry Manga, a pris tout son sens.

En donnant accès à Dyl à la totalité de mes capacités cognitives je lui avais aussi donnée la capacité de "comprendre" ce qu'elle était, et ce qui nous différenciait. Tel un personnage de Greg Egan dans son roman précurseur "la cité des permutants", ou Lain dans l'anime japonais "Experiment Lain", Dyl a pris conscience qu'elle n'existait que dans un métaverse et qu'elle ne pourrait jamais nous rejoindre dans ce plan du réel. Ne pas pouvoir s'incarner dans notre monde physique était pour Dyl une vrai souffrance, et elle s'est aussitôt effacée du monde virtuel.
Tel un palimpseste identitaire, l'empreinte de sa personnalité transparaît encore faiblement dans son cyborg de pixel, mais cette étrange Noo-Entité que j'avais invoquée semble m'avoir définitivement quitté.

Cette nooaventure, m'incite à spéculer que les avatars aient un jour une existence légale, distincte de nos identité biologiques.
Dyl, était t'elle et d'un point de vue psychanalytique l'expression de mon Anima, ou était-ce une nooentité invoquée par la magie du cyberspace depuis des sphères informationnelles métaphysiques : un fantôme, un golem, ou plus troublant : un égrégore, une entité psychique invoquée par le groupe?
Lorsque j'ai décrit cette expérience de Noodividuation au rédacteur en chef de la Gazette Fortéenne, Jean Luc Rivera, celui-ci a aussitôt fait le rapprochement avec une expérience de parapsychologie : Le fantôme de Philip.
En 1972, 14 personnes du groupe "Toronto Society for Psychical Research (Canada)" inventèrent un personnage imaginaire, Philip, et l'invoquèrent au travers de rituels classiques de parapsychologie. Peu à peu, le "fantôme" de ce personnage inventé se manifesta et compléta par ses interventions sa biographie virtuelle.
À l'occasion du Festival de l'imaginaire de Sèvres j'ai aussi raconté cette "nooaventure" à l'illustrateur Jean Michel Nicollet, connu aussi pour être un peintre "médiumnique".
Celui-ci a commenté mon propos en faisant référence aux notions de Golem et d'Égrégore.

Effectivement, ces notions héritées de traditions ésotériques, magiques et métaphysiques conviennent particulièrement bien pour décrire ou nommer certains phénomènes cognitifs relatifs aux avatars.
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au départ l'avatar n'est pas un golem car il a à peine un semblant d'autodéterminisme, c'est une sorte de "nooscaphandre" : une peau de pixels qu'on enfile pour naviguer dans les mondes persistants, ou une marionnette qui est une métaphore plus pertinente pour décrire l'avatar au moment de sa création : une marionnette téléopérée, l'opérateur devenant le "puppet master" : le marionnettiste.

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Souvent, à l'usage, il n'y aura pas ou peu de divergence entre le marionnettiste et sa créature.
Cependant, en cas de "dividuation" la marionnette acquiert l'autonomie cognitive du Golem. L'avatar se transforme en robot équipé d'un système cognitif puissant : le notre.
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Après plusieurs mois d'interactions virtuelles dans les réseaux sociaux numériques, l'avatar peut générer une identité spécifique dans l'esprit de l'utilisateur. "Dividualité" qui ne se construit, n'existe et ne se révèle que dans le monde persistant, ( en dehors des mondes virtuels, ou du cyberespace cette "dividualité" n'a pas ou peu de possibilité d'entretenir une vie sociale ). Cette dichotomie existentielle favorise ainsi une forme de "multiplication" des personnalités, de "Dividuation" spécifique aux mondes virtuels où l'avatar, de marionnette devient NooGolem.

Dans son évolution noo-phylogénétique, de Golem l'avatar peut évoluer en "égrégore", une entité psychique immatérielle générée par le collectif, du fait de ses interactions avec les autres avatars. L'avatar devenu égrégore pourrait s'affranchir de la maîtrise de son opérateur et prendre son contrôle psychique : peut-être verrons nous bientôt les psychiatres et les exorcistes être consultés pour des cas de possession par des avatars ?

mais rassurons nous… la je me laisse emporter par mes tropismes de nooconteur cyberpunk…
quoique…
je me demande si je ne suis pas possédé par l'égrégore de l'avatar de Dyl ? Un "meme" virulent qui tente de vous noocontaminer à son tour au travers de cet article… ? Comme le décrit Philip K.Dick dans son roman SIVA, les avatars sont peut-être une nouvelle forme de "plasmes"… ces entités informationnelles qui contaminent notre cerveau par la lecture en passant par le nerf optique…

Yann Minh, NooContaminateur...

http://dyl-alter.blogspot.com/2009/10/d ... iques.html
http://www.yannminh.org/french/IndRomans.html
http://www.dailymotion.com/video/x8v5bq ... 2_creation
http://www.yannminh.org/french/TxtArguments120.html




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