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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 12:57 am 
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Oh la belle polémique !

Cela me désole de voir cet anti-américanisme aussi présent en France. Il faut bien être aveuglé par cela pour ne pas voir que les état-unis sont par rapport à nous plus puissants, plus riches, plus avancé technologiquement et accessoirement meilleurs pour écrire de la science-fiction.

Il faut dire que vu le gouvernement actuel des USA, c'est assez facile de se faire une mauvaise opinions des américains. Sur le plan scientifique, il est assez inquiétant de voir comment l'administration Bush interfère avec le travail des chercheurs pour décourager ce qui a trait à l'évolution et au réchauffement climatique. Au moins la liberté d'expression n'est pas un vain mot là-bas, et les scientifiques locaux ne se gènent pas pour râler.

Mais enfin, regardez un peu comment cela se passe chez nous... L'histoire de la poutre dans l'oeil vous connaissez ?


Pour revenir à la littérature de SF, il faut voir que les écrivains anglophones ont un marché mondial. Quand tu écris en français, tu t'adresses au mieux à quelques dizaines de milliers de lecteurs potentiels. Forcément c'est plus difficile.

Est-il impossible d'atteindre le meilleur niveau pour un écrivain francophone ? Bien-sûr que non. Un exemple récent est "Le goût de l'immortalité", de Catherine Dufour. Si on élargit le corpus au-delà de la science-fiction proprement dites, je citerais "Le royaume blessé" de Laurent Kloetzer : un roman ambitieux, très bien écrit, dont les personnages ont une humanité rare.

Il existe aussi quantité de bon romans. Mais bon on ne peut pas comparer disons "Les gardiens d'Aleph deux" de Colin Marchika avec ce que peut écrire un Vernor Vinge. J'apprécie beaucoup Colin, mais ce n'est pas la même catégorie.

Pourtant je recommande fortement la SF francophones. Ne serait-ce que pour le plaisir de lire sans le filtre de la traduction, dans sa langue maternelle. La sensibilité et la culture sont également plus proches.

En bref, sachons apprécier nos écrivains sans être chauvin.


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 1:42 am 
NooActif
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penelope a écrit:
roh yann t'es pas sérieux, c'est quoi ce trollage de base...

Sabotage ! ;-)

yann.minh a écrit:
Citation:
Dans ce cadre, les moyens humains et financiers
disponibles aux USA sont effectivement sans rapport avec ceux des
universités françaises, et ils nous battent à plate couture dans toutes
les courses, c'est-à-dire sur tous les sujets à la mode à un moment
donné

Excuse moi mais il me semble que c'est très loin d'être un phénomène
de mode quand ça s'échelonne sur plus de 30 ans..

Ce n'est pas parce qu'il y a toujours un aspect ou un autre du multimédia
à la mode que l'ensemble du secteur l'est, ou même qu'aucune de ces
modes dure bien longtemps. Les générations technologiques se succèdent
à un rythme assez fou dans ce domaine.

Ce que j'essayais de dire, c'est que, en termes de recherche, il faut
distinguer les travaux de base, forcément lents, dont l'enjeu est de
poser les bonnes questions, et les courses à un résultat particulier,
une fois la question bien formulée et des objectifs précis identifiés.
La méthode américaine privilégie les secondes, la tradition française
les premières — certes parfois contrainte et forcée, faute de moyens ;
mais pas toujours.

Citation:
Citation:
des technos qui, de toute façon, seront démodées dans dix ans

Arrête avec cet épouvantail rhétorique de la "mode"..
on est très loin d'un phénomène de mode au niveau du développement
des NTIC et de leurs applications en terme de contenu...

Là, je parlais des technologies proprement dites, des machines.
La question du contenu est évidemment différente, surtout au niveau
très théorique où tu l'envisages.

Citation:
En plus, les logistique noosphériques, ça fonctionne comme le transport
terrestre. Les logistiques de production et de navigation s'appuient sur la
mise en place d'infrastructures lourdes qui ne peuvent exister qu'à travers
une volonté politique ayant une vision à long terme.

Pas sûr. Ou plutôt : c'est de moins en moins vrai. Là où un ordinateur
relevait de l'infrastructure lourde il y a trente ans, on a maintenant
un portable à portée de (presque) toutes les bourses, et la puissance de
calcul n'est plus un paramètre : elle est surabondante. Les télécoms n'en
sont qu'au début de cette évolution, mais y vont aussi. Inversement,
le transport terrestre nécessite toujours une emprise importante,
ne serait-ce qu'immobilière, qu'on n'a pas beaucoup d'idées pour
réduire pour le moment.

Citation:
Citation:
Et où aurait-il fallu aller pour en apercevoir les débuts ?
Certainement pas dans les grands labos d'informatique, encore moins chez
les industriels, qui ne marchent pas à aussi long terme ; mais à Genève,
au CERN

Et dans les grandes écoles d'art comme les art déco, ou dans les galeries
d'art Londoniennes et américaines... :-) (...) je peux te dire que dans le
milieu de l'art dans les années 79 80 chez les petits jeunes on savait très
très bien où ça allait.. où il fallait être et ce dont on avait besoin...

J'en suis sûr. Mais c'est une histoire que je ne connais que par toi, ou presque.

Citation:
Faudrait peut-être mettre en place un peu plus d'interaction entre l'art et la
science en france.. :-)

Q.E.D.


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 2:46 am 
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Citation:
Pas sûr. Ou plutôt : c'est de moins en moins vrai. Là où un ordinateur relevait de l'infrastructure lourde il y a trente ans, on a maintenant
un portable à portée de (presque) toutes les bourses, et la puissance de
calcul n'est plus un paramètre : elle est surabondante.


Absolument pas... tu viens très précisément d'énoncer ce que j'arrête pas d'entendre dans la bouche des directeurs techniques de fac et de grandes écoles, et que précisément je dénonce dans ce discours...

Pas rêver, on s'est pas arrété dans les années 80...
les progrès techniques, les exigences de production ont aussi augmentées, et ceci radicalement, précisément dans le secteur où je travaille, la puissance de calcul est un vrai problème... jusqu'à ces derniers temps je lançais mes calculs sur des clusters informatiques à Miami, dans l'une des renderfarm les moins chères de la planète, et la société pour laquelle je bosse, est en train de monter une renderfarm précisément pour répondre à l'augmentation de la demande en puissance de calcul...

Tu parlais d'un train à pas rater, et bien c'est précisément un de ceux la...

La où, dans toutes les facs et les écoles d'art de france les directions pédagogiques sont toujours en train de croire qu'avec une centaine de PC ou de Mac accessibles aux étudiants on va innover, j'ai constaté que dans les centre de recherche en multimedia aux USA il y a dix ans, les étudiants bénéficiaient déja de moyens logistiques et informatiques autrement plus puissants et sérieux que de simples PC...

pour être dans le coup au niveau prospectif en terme de création multimedia, il faut des moyens... de très gros moyens... et des moyens à la pointe, que ce soit en machines, comme en développement logiciel, comme en maintenance..

Ici, on est en train de former à la pelle des exécutants pour l'industrie anglo-saxonne... mais le contrôle du contenu... la vrai création prospective, ce sont eux qui la contrôleront... tout simplement parceque le quotidien prospectif de l'étudiant des grandes écoles américaines se situe à 30 ans devant nous.. à la fois au niveau technique comme prospectif...

L'infrastructure logistique et technique nécessaire à la production d'oeuvres multimedia est énorme... c'est, et ça n'a jamais cesssé d'être le sommet technologique des nations modernes... je te parles la d'une chaîne de production et diffusion noosphérique qui va depuis les réseaux de câbles et d'antennes jusqu'aux studios de télévision et de production audiovisuelles, en passant par les satellites et les fusées qui les propulse... c'est ça que j'appelle une logistique lourde... curieusement... on investie des sommes monstrueuses dans la mise en place des systèmes de transport noosphérique...

... et puis lorsqu'on arrive au niveau du contenu... à l'essentiel... ben y a plus rien ou presque... on se contente de connecter les tuyaux sur la noosphère anglo-saxonne afin que son flux puisse circuler librement dans nos métasynapses...

Citation:
J'en suis sûr. Mais c'est une histoire que je ne connais que par toi, ou presque.


Il y a un excellent livre qui esquisse une partie de l'épopée du multimedia anglo saxone c'est le livre de mark dery vitesse virtuelle...
http://www.priceminister.com/offer/buy/ ... Livre.html

sinon, si tu tapes cybernetics serendipity dans google, il y a parfois des infos détaillées associées à cette fameuse exposition de 1968

http://marynowsky.wordpress.com/2006/07 ... ndon-1968/

Sinon, il y a un certain yann minh qui fait des conférences immersives en 3D temps réelle sur le sujet au travers de son noomuséum... :-)
http://www.yannminh.com/UT-NooMuseum/index.htm

j'ai aussi la chance d'avoir une copie d'un documentaire de la BBC sur le sujet très édifiant.. d'ailleurs c'est intéressant de constater comme la modernité était déja un sujet d'intérêt pour les anglais, à travers des émissions excellentes de la BBC avec des ITW d'Asimov, ou Clarke... qui ont... ben ... 30 ans d'avance sur nous... c'est seulement maintenant qu'on voit des documentaires de ce type apparaîtres sur nos chaînes,et encore... avec une orientation très "populiste"...


Mais tu le sais bien, c'est un vieux sujet du fandom de SF, cette défiance de la modernité de la part de nos élites intellectuelles et politiques... Lehman fait remonter ça à la première guerre mondiale, moi je pense que ça remonte à notre tradition religieuse...


Yann, NooSerendipiteur...


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 12:57 pm 
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J'avais écrit que je passais la main (et de plus je suis assez nul en informatique, infographie et domaines connxes pour m'abstenir, sauf que cela justifierait l'ouverture d'un autre fil)... Mais Matthieu me provoque avec certains mélanges.


Matthieu a écrit:
Oh la belle polémique !

Cela me désole de voir cet anti-américanisme aussi présent en France. Il faut bien être aveuglé par cela pour ne pas voir que les état-unis sont par rapport à nous plus puissants, plus riches, plus avancé technologiquement et accessoirement meilleurs pour écrire de la science-fiction.

On mélange tout; pourquoi pas aussi plus blancs, plus chrétiens, plus américains tant qu'on y est?
Pour ton dernier point, "meilleurs pour la SF" ne s'applique que si on limite le mot SF au sous-genre créé et délimité par Gernsback et aux critères de jugement Campbelliens...
Si on se réfère au "genre" de Rosny et Maurice Renard, cela se discute...

Matthieu a écrit:
Il faut dire que vu le gouvernement actuel des USA, c'est assez facile de se faire une mauvaise opinions des américains. Sur le plan scientifique, il est assez inquiétant de voir comment l'administration Bush interfère avec le travail des chercheurs pour décourager ce qui a trait à l'évolution et au réchauffement climatique. Au moins la liberté d'expression n'est pas un vain mot là-bas, et les scientifiques locaux ne se gènent pas pour râler.
Mais enfin, regardez un peu comment cela se passe chez nous... L'histoire de la poutre dans l'oeil vous connaissez ?

On ne peut pas dire que la liberté d'expression soit moindre en France; l'effet des protestations est-il comparable, on peut en discuter (il n'y a pas eu des manifs de chercheurs, pour des motifs financiers parce que jusqu'à nouvel ordre il y a moins d'interférences liées aux sujets de recherche?). Mais la réaction du gouvernement français ("Cause toujours, tu m'intéresses...") n'est pas vraiment le même genre d'entrave à la liberté d'expression qu'en Russie ou en Iran, faut pas charrier.

Matthieu a écrit:
Pour revenir à la littérature de SF, il faut voir que les écrivains anglophones ont un marché mondial. Quand tu écris en français, tu t'adresses au mieux à quelques dizaines de milliers de lecteurs potentiels. Forcément c'est plus difficile.
Est-il impossible d'atteindre le meilleur niveau pour un écrivain francophone ? Bien-sûr que non. Un exemple récent est "Le goût de l'immortalité", de Catherine Dufour. Si on élargit le corpus au-delà de la science-fiction proprement dites, je citerais "Le royaume blessé" de Laurent Kloetzer : un roman ambitieux, très bien écrit, dont les personnages ont une humanité rare.
Il existe aussi quantité de bon romans. Mais bon on ne peut pas comparer disons "Les gardiens d'Aleph deux" de Colin Marchika avec ce que peut écrire un Vernor Vinge. J'apprécie beaucoup Colin, mais ce n'est pas la même catégorie.
Pourtant je recommande fortement la SF francophones. Ne serait-ce que pour le plaisir de lire sans le filtre de la traduction, dans sa langue maternelle. La sensibilité et la culture sont également plus proches.
En bref, sachons apprécier nos écrivains sans être chauvin.

Rien de fondamental à changer... je souscris.
8) Georges

_________________
Lien vers mon blog SF (si vous avez envie de pouvoir répondre, prévenez-moi)
http://mondesf.blogspot.com/
Et mon site perso
http://site.voila.fr/Bormandg
C'est tout pour aujourd'hui (jusqu'au prochain message)!


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 1:39 pm 
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yann.minh a écrit:
Citation:
la puissance de calcul n'est plus un paramètre : elle est surabondante.
Absolument pas... tu viens très précisément d'énoncer
ce que j'arrête pas d'entendre dans la bouche des directeurs techniques
de fac et de grandes écoles, et que précisément je dénonce dans ce discours...

Je disais : « c'est de moins en moins vrai ». L'évolution n'est évidemment
pas achevée. Il va de soi qu'on peut toujours pousser n'importe quelle
machine à ses limites, et qu'un code qui saturait une génération de calculateurs
en fera aisément autant de la génération suivante : il suffit d'ajouter
une décimale aux résolutions ; il va tout autant de soi qu'il y aura toujours
des gens pour s'empresser de le faire. Mais il reste que la puissance d'une
machine de bureau actuelle est comparable à celle des plus grosses
stations de travail il y a dix ans, etc.

Un autre élément important est la paresse des développeurs : plus les
machines sont puissantes, plus les codes sont primaires. Là où, quand
j'étais petit, on faisait un peu de maths pour optimiser un calcul, et où
on prenait le temps de réfléchir à ceux qui étaient réellement nécessaires,
il est devenu plus simple et plus rapide de foncer bestialement, en
compensant des modèles préhistoriques par la puissance de calcul,
et la pertinence limitée par l'exhaustivité (je sais, je caricature
— et ce n'est pas forcément un jugement de valeur : en termes
d'efficacité, ça se défend souvent).

Bref : on peut aujourd'hui se permettre tous les gaspillages de la puissance
de calcul, ce qui est pour moi une définition de la surabondance.

Pour répondre plus spécifiquement à ton objection : faut-il doter
les étudiants d'outils informatiques à l'extrême pointe du progrès ?
Pour moi, cela dépend très largement du type de formation que l'on
considère. L'immense majorité des étudiants deviendront des utilisateurs
de base, ou des ingénieurs plus ou moins généralistes, et on peut
se contenter de les former sur des systèmes raisonnablement récents.

Un petit nombre est a priori destiné à flirter professionnellement
avec les limites, quelles qu'elles soient. Là, le fond est peut-être moins
important que la réactivité, et peut en effet sembler — uh, raisonnable,
si c'est le terme — de les immerger dès la formation dans une ambiance
de "frontière". C'est vrai des thésards dans les labos ; ça l'est vraisemblablement
autant des élèves des meilleures écoles d'art. Tu sais mieux que moi
desquelles il s'agit, et je suis tout prêt à croire que, en France, leurs
gestionnaires se sont, eux, laissés distancer. Mais tu ne peux pas
généraliser à partir d'exceptions...

Citation:
la société pour laquelle je bosse, est en train de monter une renderfarm
précisément pour répondre à l'augmentation de la demande en puissance
de calcul...
Tu parlais d'un train à pas rater, et bien c'est précisément un de ceux la...

Mouais. A court terme, tu as probablement raison, même si je ne suis
pas absolument sûr que ce soit à l'état de financer ce type d'aventure :
le modèle naturel me semble plutôt la start up high tech.

Sur le moyen et long terme, je n'en sais rien, et je ne connais pas assez
les problématiques techniques du multimédia pour avoir un avis bien
tranché. Mais je ne les crois pas vraiment inédits. Tout ça m'évoque
irrésistiblement les évolutions qu'ont déjà connues les simulations
numériques en sciences physiques (y compris de la terre, météo, etc.)
vingt ans plus tôt, avec les mêmes discours passionnés des numériciens.
Et il n'y a pas de réponse permanente, au mieux une solution dominante
à un moment donné, pendant quatre ou cinq ans, compte tenu de l'offre techno.

Citation:
Mais tu le sais bien, c'est un vieux sujet du fandom de SF, cette défiance
de la modernité de la part de nos élites intellectuelles et politiques...
Lehman fait remonter ça à la première guerre mondiale, moi je pense
que ça remonte à notre tradition religieuse...

Les dirigeants des écoles d'art constituent-ils une élite intellectuelle ? ;-)

En tout cas, il me semble(rait) très légitime et très sain que l'art
contemporain mette en scène, dans la réflexion sur ses propres pratiques,
cette pathologie française du rapport à la science...



yann.minh a écrit:
Psill a écrit:
Citation:
Faudrait peut-être mettre en place un peu plus d'interaction entre l'art et la science en france.. :-)

OUI !!!! Et entre l'art et les humanités classiques, et entre la science et les lettres, et entre chaque discipline et toutes les autres !!!

C'était le rêve de l'utopie cybernétique aux USA en 1948 ... on en est loin... :-)

L'Université de Nice, qui reste l'un des refuges académiques français de la SF,
a récemment mis en place une licence de philosophie & sciences physiques
— avec Ugo Bellagamba (un juriste ;-) )comme responsable des enseignements
de "communication"...


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 4:29 pm 
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Citation:
Les dirigeants des écoles d'art constituent-ils une élite intellectuelle ? ;-)


Induirais tu par la que la pratique de l'art n'est pas une activité intellectuelle... ?


Citation:
En tout cas, il me semble(rait) très légitime et très sain que l'art
contemporain mette en scène, dans la réflexion sur ses propres pratiques, cette pathologie française du rapport à la science...



Les oeuvres artistiques en rapport avec la science sont nombreuses, que ce soit en art plastique, en musique ou en sculpture, ne serait-ce que celles qui appartiennent au courant artistique qui s'est carrément appellé l'art cybernétique... dont a fait partie Nicolas schoffer http://www.olats.org/schoffer/

Par contre, savoir si le discours induit correspond à une réflexion sur la "pathologie française du rapport à la science" je ne sais pas... faudrait peut-être le définir, pour que je trouve d'éventuelles références ...
Serait-ce la symétrie de la "pathologie française par rapport à l'art..." :-)

mais tu sais rien de t'empêche d'essayer de combler une lacune à ce niveau... je pense d'ailleurs sérieusement que tu devrais t'y essayer...


Yann, NooIntello...


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 4:40 pm 
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Localisation: Noosphère
Caliban a écrit:
Un autre élément important est la paresse des développeurs : plus les
machines sont puissantes, plus les codes sont primaires. Là où, quand
j'étais petit, on faisait un peu de maths pour optimiser un calcul, et où
on prenait le temps de réfléchir à ceux qui étaient réellement nécessaires,
il est devenu plus simple et plus rapide de foncer bestialement, en
compensant des modèles préhistoriques par la puissance de calcul,
et la pertinence limitée par l'exhaustivité (je sais, je caricature
— et ce n'est pas forcément un jugement de valeur : en termes
d'efficacité, ça se défend souvent).


J'entend souvent cet argument et à mon sens il est faux.

Prenons l'exemple des algorithmes d'optimisations en recherche opérationnelle. Le problème le plus connu est celui du voyageur de commerce, il y en a quantité d'autres du même type et les applications sont nombreuses. L'amélioration des performances dans ce domaine est autant due a celle du logiciel que du matériel.

Ok, c'est un domaine un peu particulier.

Si on prend le cas de l'ordinateur de bureau typique, utilisé pour faire du traitement de texte, on n'a pas l'impression de profiter pleinement de l'amélioration de performance matérielle.

Comment est donc gaspillée toute cette puissance de calcul ?
Déjà par plein de nouvelles fonctions genre correction orthographique à la volée, "amélioration" de l'interface graphique (j'ai vu sur certains ordi des fenêtres semi-transparentes qui se déforment un peu comme de la gelée quand tu les déplaces, très impressionnant mais assez vain).

Est-ce que le code est plus primaire ? Au contraire ! Plus personne ne fait de l'assembleur et même quasiment plus de C. Les languages utilisés maintenant sont orientés objets, et de préférence isolés du système par une machine virtuelle. Les logiciels ont des architectures sophistiquées, utilisent des composants de diverses provenances, fonctionnent en réseaux... Tout cela consomme plus de ressources. Et c'est normal : nos exigences vis à vis des logiciels sont toujours plus importantes.

Un article (en anglais) sur le sujet:
http://www-128.ibm.com/developerworks/web/library/wa-cranky49.html


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 6:55 pm 
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yann.minh a écrit:
Citation:
Les dirigeants des écoles d'art constituent-ils une élite intellectuelle ? ;-)
Induirais tu par la que la pratique de l'art n'est pas une activité intellectuelle... ?

Du tout. Je me demandais si les administrateurs des institutions
académiques constituaient bien l'élite qu'ils pensent être.

Sinon, je peux seulement dire qu'un art qui n'est que intellectuel
me lasse vite — ce qui n'a pas grand chose à voir.

Matthieu a écrit:
Caliban a écrit:
il est devenu plus simple et plus rapide de foncer bestialement,
en compensant des modèles préhistoriques par la puissance de calcul,
et la pertinence limitée par l'exhaustivité
J'entend souvent cet argument et à mon sens il est faux.
Prenons l'exemple des algorithmes d'optimisations en recherche opérationnelle.
Le problème le plus connu est celui du voyageur de commerce

Tu triches. C'est l'archétype même du problème divergent
— c'est même ce qui en fait un cas d'école.

Citation:
Si on prend le cas de l'ordinateur de bureau typique (...)
Comment est donc gaspillée toute cette puissance de calcul ?
Déjà par plein de nouvelles fonctions genre correction orthographique
Est-ce que le code est plus primaire ? Au contraire !
Plus personne ne fait de l'assembleur et même quasiment plus de C.

Là, tu parles de la sophistication des langages, pas des programmes.
Pour autant, il me semble que ça va plutôt dans mon sens : plutôt
que de concevoir un ordre simple spécifique, on fait appel à plusieurs
niveaux de compilation, et on charge tout un bric-à-brac logiciel. Tout ça
est transparent pour l'utilisateur, et c'est bien comme ça. Mais ça tient
souvent du marteau pour écraser une mouche.

Il est clair que de nouvelles fonctions supposent de nouveaux programmes,
et que ceux qui les écrivent y consacrent autant d'intelligence que leurs
prédécesseurs. Mais combien de "nouvelles" versions de logiciels sont
simplement des rustines placées sur les anciennes, dont on sait qu'elles
ne marchent pas de façon optimale mais qu'on a la flemme d'élaguer ?
(à moins que Microsoft ait changé ses pratiques ? Ca fait un moment
que je n'ai pas soulevé de capot...)

Cela dit, je pensais assez spécifiquement des simulations "multimédia",
en réponse à celles dont parlait Yann. Les modèles mécaniques qui
les sous-tendent, pour ce que j'en sais, n'ont même pas intégré la
mécanique rationnelle : en fait d'années 80, le plus souvent, on est
dans une approche newtonienne, fin XVIIe... Amuse-toi, à l'occasion,
à comparer le niveau de sophistication théorique des arguments des
mécaniciens de la fin du XIXe, pour de bêtes problèmes de talus,
par exemple, à celui de leurs lointains descendants...

Citation:
Et c'est normal : nos exigences vis à vis des logiciels sont toujours plus importantes.

Je crois qu'en fait, nous sommes assez d'accord. Simplement, parmi
ces nouvelles exigences, il y a celle de ne plus avoir à faire de maths.


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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 8:16 pm 
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Localisation: sur la seine
J'essaie de suivre depuis quelques jours cette discution, qui bien qu'elle m'intéresse par certain côté, me dépasse complétement par d'autres. Mon manque de connaissance sur le/les sujets y est certainement pour quelques choses :)

Je me permet juste d'intervenir, car ces phrases suivantes m'interpellent.
Caliban a écrit:
yann.minh a écrit:
Citation:
Les dirigeants des écoles d'art constituent-ils une élite intellectuelle ? ;-)
Induirais tu par la que la pratique de l'art n'est pas une activité intellectuelle... ?

Du tout. Je me demandais si les administrateurs des institutions
académiques constituaient bien l'élite qu'ils pensent être.

Car, elles me renvoient à des questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse.
Qu'est que l'art?
Qu'est qui défini un artiste?
En faisant abstraction de la technique, peut-on devenir artiste? ou bien est-ce inné?

Conscient que ces questions sont fortement trollesque, je ne voudrais pas pourrir ce fil, je cours donc ouvrir un autre fil, (ICI) afin d'y reposer ces mêmes questions :)

_________________
http://blog.ifrance.com/570


Dernière édition par fOls le Mer Fév 28, 2007 8:23 pm, édité 1 fois.

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UNREAD_POSTPosté: Mer Fév 28, 2007 8:21 pm 
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Localisation: Noosphère
Caliban a écrit:
(à propos du voyageur de commerce)
Tu triches. C'est l'archétype même du problème divergent
— c'est même ce qui en fait un cas d'école.


Il y a plein de problème d'optimisation de ce type. La recherche opérationnelle est largement utilisé dans l'industrie.

Or sur une dizaine d'année, utiliser les nouveaux logiciels sur un même ordinateur donne à peu prêt la même amélioration que changer la machine et pas le soft. Bien sûr, changer les deux c'est encore mieux !

Le progrès du logiciel vient à la fois d'une meilleures implémentation et de nouveaux algos. Et ce dernier point, c'est des maths.

Caliban a écrit:
Là, tu parles de la sophistication des langages, pas des programmes.
Pour autant, il me semble que ça va plutôt dans mon sens : plutôt
que de concevoir un ordre simple spécifique, on fait appel à plusieurs
niveaux de compilation, et on charge tout un bric-à-brac logiciel. Tout ça
est transparent pour l'utilisateur, et c'est bien comme ça. Mais ça tient
souvent du marteau pour écraser une mouche.


Je ne parlais pas que des langages, mais aussi de l'architecture du logiciel, de l'utilisation de composants, etc.

Dans le bon vieux temps, tu sortais le résultat de ton programme avec un simple "printf" et parfois c'est l'instruction qui te coutait le plus de cpu.

Maintenant, pour la même chose, il faut que tu fasses une interface graphique, tu dois utiliser pour cela une librairie écrite par on ne sait qui, et à cause de cela ton programme va mettre 15s avant de démarrer.

Si en plus tu veux utiliser les dernières technos à la mode à tord et à travers, cela ne va pas arranger les choses.

Caliban a écrit:
Il est clair que de nouvelles fonctions supposent de nouveaux programmes,
et que ceux qui les écrivent y consacrent autant d'intelligence que leurs
prédécesseurs. Mais combien de "nouvelles" versions de logiciels sont
simplement des rustines placées sur les anciennes, dont on sait qu'elles
ne marchent pas de façon optimale mais qu'on a la flemme d'élaguer ?
(à moins que Microsoft ait changé ses pratiques ? Ca fait un moment
que je n'ai pas soulevé de capot...)


Effectivement, cela existe. Tu ne remplaces pas un code sur lequel a bossé des dizaines de personnes pendant des années comme cela. Parfois il le faut cependant. Là je ne vais pas défendre Microsoft...

Caliban a écrit:
Je crois qu'en fait, nous sommes assez d'accord. Simplement, parmi
ces nouvelles exigences, il y a celle de ne plus avoir à faire de maths.


Disons qu'on ne va pas ennuyer un mathématicien si on peux faire autrement.


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Dizayn Ercan Koc