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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 2:42 pm 
NooActif
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Bonjour à tous,
wouah!!! Je vais avoir de la lecture :D
Avant de tous vous relire, je vais vous donner mon avis initial...
Etre artiste, est un état de fait, on naît, on n'est artiste contre son gré. Ou bien on peut le devenir après un choc, ou bien une remise en question fondamentale de son être.
Quel que soit le domaine d'application, l'artiste ne peut que difficilement s'empêcher de l'être. Je l'assimilerai à un trait de caractère, à un acte compulsif. Par conséquent, l'individu pratiquant son art régulièrement va acquérir une aisance technique qu'il ne faut pas confondre avec l'essence même de son art...
L'art, serait alors qu'un symptôme de l'artiste...

Voilà, en tant qu'inculte, ce que pour l'instant je réponds à mes questions...
loin de me satisfaire... :?
je prendrais le temps de vous lire ce soir et essaierais ensuite de répondre de nouveau à mes questions...

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 2:46 pm 
NooBavard
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B. a écrit:
Il ne s'agit pas de minorer l'interet de l'illustration mais bien de démontrer qu'il s'agit d'un champ a part, bien eloigné de l'art contemporain. Les ponts sont parfois possibles entre les domaines et c'est encore heureux... mais a mon avis c'est presque du mauvais gout de comparer Beuys et Duchamp a du Luis Royo racoleur... Comme on ne compare pas du Francis Ponge a un "SAS"... ou encore un morceau de Neuboten avec du Laurie...


C'est ça le problème. La comparaison. Elle suppose un observateur extérieur. Or la position de l'observateur est relative et influence l'observé. Pourquoi Royo ne serait-il pas un artiste au même titre que Duchamp? Encore une fois si Royo te semble du racolage, il peut toucher d'autres personnes. Et ces mêmes personnes pourraient décréter que Duchamp est un escroc. Je crois que le problème de hiérarchie des artistes est le problème des historiens d'art, des chercheurs et des initiés. Pas des artistes. Ils suivent leur voie plus ou moins sincèrement, avec plus ou moins de succès, mais ils sont tous respectables. On est pas obligé de les aimer mais ils ont quand même le droit d'exister! D'autre part si je dis que tu es un artiste tu en est un. Pour moi du moins. Et ça tu n'y peux rien, même si tu n'y crois pas. Maintenant ma vision est comme toute les autres. Elle essaye de faire correspondre ce que je vois de la réalité avec ma réflexion...


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 3:02 pm 
NooActif
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Ouais... Je pige bien ce que tu veux dire Hubert, et moi aussi je suis farouchement opposé a l'hégémonie des critiques d'art... je ne suis pas pour la toute puissance des institutions officielles. Bien au contraire. Et je vois bien ce que tu veux dire quand aux divers points de vue, et les gouts divergeants :)
Malgrès tout, je n'arrive pas a envisager tout cela comme un outil de compréhension. Je sais bien que ce n'est pas ce que tu dis, mais si on pousse un peu, suffirait-il que untel apprécie la façon dont il met en valeur trois haricots verts pour qu'il puisse se considerer comme artiste... Le risque ici est alors que la qualité se perd dans la profusion de tout et n'importe quoi !
Ce qui est d'ailleur en train d'advenir globalement dans le domaine de la culture, qui se perd dans le divertissement et la consommation. Bourdieux parlait de "perte de sens"... (désolé de le citer...)
Et encore une fois Hubert, ce débat m'interesse, n'y voit aucune mauvaise volonté :wink:

Quand a fOls, je ne pense sincèrement pas que l'on naisse avec un don :D

Cette pensée date de l'antiquité, mais elle a volé en éclat il y a bien longtemps. Chacun nait avec sa sensibilité... et en composant avec le vécu, certains subliment et d'autres non. Il ne s'agit pas d'un don, mais d'un besoin d'expression qui peut apparaitre pour de multiples raisons a divers moments et d'une infinité de manière. Certains auraient des choses a dire, mais passent a coté d'eux mêmes... d'autres mettent ça dans le sport... que sais-je ? Chacun sa façon d'interagir avec le monde, et pour certains ça prend l'apparence d'une expression artistique...

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 3:22 pm 
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Pour moi l'important c'est l'oeuvre, le travail de création, la démarche derrière cette création, le talent, la passion...

Le status d'artiste, ce n'est pas important. Quand je rencontre quelqu'un, je ne me demande pas s'il est artiste ou non pour savoir si je dois lui apporter une considération spéciale.

Bien sûr, je suis admiratif vis à vis de ceux qui créé des oeuvres qui me plaisent, mais je ne considère pas quelqu'un comme un demi-dieu parce qu'il est connu en tant qu'artiste.


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 3:31 pm 
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Ben... Matthieu c'est dit si simplement :D

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 3:41 pm 
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gbo1950 a écrit:
yann.minh a écrit:
Ben alors... les noodisciples..!!!! :-)

Un artiste c'est un noonaute... un explorateur de la noosphère...


Rapide et faux à mon avis: l'explorateur de la noosphère, c'est le critique ou l'exégète qui décrit, mais ne crée pas; l'artiste, lui, crée une part nouvelle de la noosphère (ou essaye de la créer); tandis que l'artisan crée, mais en restant dans une part déjà existante de la noosphère.


Toutes les métaphores ont leurs limites... la carte n'est pas le territoire comme dirait l'inspirateur de Van Vogt.. et la métaphore noonautique a forcément ses limites... mais pour l'instant je trouve que c'est un outil conceptuel très très riche et qui décrit l'activité artistique avec beaucoup de pertinence...

Donc toutafé, le critique et l'exégète sont aussi des explorateurs de la noosphère, nous sommes tous des noonautes...
Tous les humains sont des noonautes avec différents degrés d'expertise... de compétence, d'innovation... de spécialisation, d'attitude vis à vis de la noosphère...

Pour poursuivre donc la métaphore maritime, moi je dirais que les critiques sont des sortes de guides touristiques noosphériques, qui suivent et commentent les routes ouvertes par les "grands" Nooexplorateurs que sont certains artistes notoires...

Par exemple il me semble qu'Edouard est une sorte de guide spécialisé, qui, comme certains font visiter Notre-Dame, a fait visiter l'oeuvre de Tolkien... et puis, à force de visiter les moindres recoins noosphériques de l'oeuvre de Tolkien... il a vu des choses... des petites portes cachées, des NooPalimpsestes, des évanescences noosphériques que le "Maître" n'a pas vu, pas eu le temps, ou l'envie d'explorer... et de guide noosphérique, Edouard devient Nooexplorateur... ;-)

L'art est comme la science de nature collective, contrairement ce qu'induit le concept de copyright, c'est un travail collectif qui prend ses sources dans l'oeuvre des "autres" et dans l'histoire...

à leurs débuts, les nooexplorateurs ont tendance à emprunter avec plus ou moins d'expertise technique des voies déja bien balisées, commerciales ou non, fréquentées par beaucoup de monde, (comme les noochemins ouverts par Giger, Alien, Blade Runner, Dick, Velasquez, Tolkien ... ) mais peu à peu, à force de travail et de pugnacité, certains vont découvrir, explorer, redécouvrir, des chemins cachés ou oubliés, ou ouvrir de nouveaux passages..

Seul le travail permet cela... c'est la dimension initiatique mystérieuse de la pratique artistique...

Tiens, je vais faire encore faire de la nooréification et après Edouard prendre Hubert pour illustrer mon propos... (désolé Hubert)

Avec une immense maîtrise de la navigation noosphérique, Hubert nous a fait visiter des chemins noosphériques que nous connaissions déja, (mais que nous n'avions parfois pas encore "visités" avec autant de maestria noonautique...) et j'ai donc admiré les superbes pin-up, femmes guerrières, métaphores sexuelles, cosmogonies SF d'Hubert...
Chemins que de nombreux autres NooExplorateurs avaient aussi exploré à leur façon...

... et puis, tout d'un coup, récemment, Hubert à bifurqué ... à force de conduire son nooscaphe, il a acquis une expertise de la noonavigation qui lui a permise de franchir une frontière très particulière, cette frontière que beaucoup de nooexplorateurs aimeraient atteindre et traverser plus souvent... ce passage "initiatique" secret... qu'on découvre à force de travail, qui nous est propre, et dont nous seuls connaitrons l'accès...

Ainsi Luh, dans ses dessins, explore une voie spécifique qui lui est propre... et on le perçois...

Certains autres Noocapitaines se contenteront de conduire toute leur vie leurs nooscaphes et leurs noopassagers sur des routes commerciales fiables et confortables... d'autres les entraîneront sur les pistes chaotiques et inconfortables de la nooexploration... certains mourront de solitude, ou deviendront fous... car certains secteurs de la noosphère sont spirituellement dangereux...

Yann, NooRéificateur...


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 5:30 pm 
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fOls a écrit:
Bonjour à tous,
wouah!!! Je vais avoir de la lecture :D
Avant de tous vous relire, je vais vous donner mon avis initial...
Etre artiste, est un état de fait, on naît, on n'est artiste contre son gré. Ou bien on peut le devenir après un choc, ou bien une remise en question fondamentale de son être.
Quel que soit le domaine d'application, l'artiste ne peut que difficilement s'empêcher de l'être. Je l'assimilerai à un trait de caractère, à un acte compulsif. Par conséquent, l'individu pratiquant son art régulièrement va acquérir une aisance technique qu'il ne faut pas confondre avec l'essence même de son art...
L'art, serait alors qu'un symptôme de l'artiste...

Voilà, en tant qu'inculte, ce que pour l'instant je réponds à mes questions...
loin de me satisfaire... :?
je prendrais le temps de vous lire ce soir et essaierais ensuite de répondre de nouveau à mes questions...


Mouais.

Personnellement, je ne mets de majuscule ni à art ni à artiste (toi non plus, mais j'en connais qui ont à peu près le même discours et qui le font ;), et j'assimile allègrement artiste et artisan (jetez-moi des tomates si vous voulez ^^ Image - boudiou ça manque vraiment de smiley rigolos dans le coin, je suis obligée d'aller les chercher ailleurs) et ouvre des yeux :shock: quand on me parle d'artisan d'art (kézako ?)

Question en lien avec cette réflexion : faire de l'art, est-ce la même chose qu'être artiste ? Faut-il nécessairement créer pour être artiste, ou est-ce avant tout une façon de voir/percevoir le monde ?

Ensuite, il y a plusieurs petites choses qui me chiffonnent, parmi les idées reçues autour de l'art :

- la "différence fondamentale" supposée de l'artiste, loin des préoccupations matérielles. Dérive fréquente : cette différence est transformée en supériorité, parfois par "l'artiste" lui-même, qui s'auto-proclame au-dessus des pré-occupations matérielles. Alors désolée, mais pour moi, l'artiste est une personne comme les autres. Il y a des attitudes que j'apprécie et d'autres non, et si un artiste a une attitude que je n'apprécie pas, je ne vois pas en quoi je devrais l'excuser au nom de sa qualité d'artiste. (ça marche aussi avec les chercheurs scientifiques, les médecins et les hommes d'une façon générale. Si on arrive à transcender le réel, à comprendre les espaces à 11 dimensions, à opérer à coeur ouvert et à faire pipi debout, on doit pouvoir porter un plateau, tourner le bouton de la machine à laver, fumer sur le balcon et se faire cuire un oeuf.)

- la mode actuelle du "tout se vaut" au nom de la multiplicité des points de vue, de leur évolution dans le temps, etc. Je rejoindrais assez B. là-dessus. Y'a des trucs c'est de la merde, et les gens qui aiment ont mauvais goût, point barre ! (ça les empêche pas d'être des gens tout à fait fréquentables à part ça, hein ! Mais bon pour notre cadeau d'anniversaire, franchement, c'était pas la peine...) Et y'a pas de honte spéciale à aimer certaines merdes, faut assumer ! Tenter de se dédouaner en "réhabilitant" une connerie profonde en expliquant que c'est pas si débile que ça, c'est participer au nivellement par le bas. (bon, j'avoue, j'aime bien Charmed, et pourtant c'est vraiment une série de merde ! :lol: )

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 5:44 pm 
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B. a écrit:
Malgrès tout, je n'arrive pas a envisager tout cela comme un outil de compréhension. Je sais bien que ce n'est pas ce que tu dis, mais si on pousse un peu, suffirait-il que untel apprécie la façon dont il met en valeur trois haricots verts pour qu'il puisse se considerer comme artiste... Le risque ici est alors que la qualité se perd dans la profusion de tout et n'importe quoi !
Ce qui est d'ailleur en train d'advenir globalement dans le domaine de la culture, qui se perd dans le divertissement et la consommation. Bourdieux parlait de "perte de sens"... (désolé de le citer...)


Je persiste à penser que si on regarde l'art à travers le filtre conceptuel actuel où la notion "d'information" est devenue prépondérante dans les "définitions" du vivant, des activités humaines, du réel... (depuis la cybernétique entre autre) , il devient beaucoup beaucoup plus facile de comprendre les phénomènes à l'oeuvre dans notre histoire de l'art...

L'art, c'est du traitement de l'information complexe. Et l'artiste est un spécialiste de ce traitement de l'information.

à partir de ces propositions, les mécanismes à l'oeuvre en art contemporain en particulier sont faciles à décoder.

Une sculpture conceptuelle de Raynaud s'inscrit dans un contexte informationnel spécifique, qui est différent de celui des oeuvres de Royo, ou de Giger.

Pour reprendre une explication d'Umberto Eco, sur la théorie de l'information : plus un message est simple, et plus il se transmet simplement, plus un message est complexe, et plus il se transmet de façon complexe... et je rajoute, plus il sera équivoque selon le type et degré de culture du récepteur.

par exemple :

Les familles x et z
ont la douleur de vous faire part du décès de :
Madame Veuve x
née z
survenu le 27 janvier 2030, à Paris, à l'âge de 250 ans.
Ses obsèques seront célébrées dans la plus stricte intimité

est un message simple, qui se transmet "relativement" simplement, est relativement univoque, et très très peu "artistique"... à part peut-être mes ajouts perso, qui justement le complexifie...

A l'opposée de :

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux

Qui est un message complexe, artistique, et donc équivoque...


Raynaud, est un artiste, au même titre que Royo, ou Giger.. les trois traitent de l'information, à un tel niveau de complexité, qu'elle ne peut pas être perçu de façon univoque par l'ensemble d'une population.

Cette information complexe générée par eux, transformera, ou non certains humains, voir des groupes d'humains.
(dans la théorie de l'information, est considérée comme information ce qui "transforme" le récepteur)

Pour moi... dans ce cadre "informationnel" je sais que ce que je fais c'est de l'art et je suis un artiste, de fait... c'est un constat "objectif"... car outre mon affirmation toute subjective, il existe un certain nombre d'éléments objectifs inscrits dans le "réel" qui confirment cette affirmation... au même titre d'ailleurs qu'Hubert ou B.

Mais je sais aussi, que "l'information" véhiculée par mes oeuvres, ne "transformera" qu'un nombre très limité d'humain... coup de pot, ou malchance pour moi, il y a une relative adéquation entre mes ambitions "informationnelles" et le public qui est réceptif à mes oeuvres... ça pourrait ne pas être le cas...


Citation:
Quand a fOls, je ne pense sincèrement pas que l'on naisse avec un don :D

Cette pensée date de l'antiquité, mais elle a volé en éclat il y a bien longtemps. Chacun nait avec sa sensibilité... et en composant avec le vécu, certains subliment et d'autres non. Il ne s'agit pas d'un don, mais d'un besoin d'expression qui peut apparaitre pour de multiples raisons a divers moments et d'une infinité de manière. Certains auraient des choses a dire, mais passent a coté d'eux mêmes... d'autres mettent ça dans le sport... que sais-je ? Chacun sa façon d'interagir avec le monde, et pour certains ça prend l'apparence d'une expression artistique...



Euh... oui et non..

Je ne parlerais pas de don, mais d'aptitudes...

Nous ne sommes pas égaux biologiquement, autant du point de vue des aptitudes physiques que cognitives, mais la complexité, la flexibilité, la versatilité, la plasticité, l'auto adaptativité de notre système cognitif et la complexité des échanges informationnels humains, fait qu'il est impossible de quantifier à la naissance les éventuelles "capacités" aptitudes spécifiques des individus pour telle ou telle pratique artistique/informationnelle...

Et tant mieux d'ailleurs...

Mais il est certain que, de fait, qu'à partir d'au moins 7 ans on peut constater que nous n'avons pas tous les mêmes capacités à manipuler certain type d'information complexe...

Par exemple, certaines personnes dont moi, auront toute leur vie beaucoup de mal à maîtriser la complexité de la langue française, la où d'autres n'y verront pas de difficulté majeure... inversement, la où certains manipulent les maths avec aisance, moi ce sera plutôt le dessin..

Entre humains, nous ne sommes pas égaux, nous sommes complémentaires...


Yann, NooComplémentaire...


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 6:01 pm 
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fOls a écrit:
Etre artiste, est un état de fait, on naît, on n'est artiste contre son gré. Ou bien on peut le devenir après un choc, ou bien une remise en question fondamentale de son être.
Quel que soit le domaine d'application, l'artiste ne peut que difficilement s'empêcher de l'être. Je l'assimilerai à un trait de caractère, à un acte compulsif. Par conséquent, l'individu pratiquant son art régulièrement va acquérir une aisance technique qu'il ne faut pas confondre avec l'essence même de son art...
L'art, serait alors qu'un symptôme de l'artiste...


Oui... ça fonctionne bien cette vision de l'artiste comme une sorte de malédiction à laquelle on ne peut échapper..

c'est d'ailleurs une proposition pertinente... qui fonctionne bien pour pas mal d'entre nous.. et aussi pour pas mal de grands "artistes" qui utilisent souvent le terme de "vecteur", "antenne".. "messager"... de quelquechose qui ne leur appartiendrait pas.. induisant souvent des origines presques métaphysiques à leur vocation/malédiction artistique...

Ceci dit, à la question préalable à cette constatation qui est selon moi :
"Mais pourquoi est-ce que je me suis embarqué dans cette galère !!!!"

je me suis forgé une réponse non métaphysique, en revenant aux sources "existentielles" de la pratique artistique... que j'ai appellé la "Réponse aux média"... après avoir lu Mc Luhan...

http://www.yannminh.com/french/TxtArguments070.html

et que je retransmets en clair ici.. :-)




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LA REPONSE AUX MEDIA





Au début, lorsque nous découvrons les monde et les autres, nous entretenons une relation directe avec nos proches, qui nous permet de construire nos repères sociaux.
Très jeune, par la parole et nos actes, nous entrons dans un processus de feed-back permanent avec notre entourage. Feed-back qui nous permet d'évaluer qui nous sommes dans l'espace social dans lequel nous évoluons.

Ainsi, très vite nous apprenons l'importance du NON.

Grace au refus de se conformer à ce qu'on attend de nous, et au vu des réactions que cela provoque dans notre environnement physique et spirituel, nous pouvons évaluer notre identité, savoir un peu mieux qui nous sommes par rapport aux autres.

Pour l'humain, qui est une entité sociable, dont l'existence s'inscrit dans un processus collaboratif avec ses congénères, la relation avec les autres est fondamentale. L'évaluation du rôle que nous tenons, et que nous devrons tenir dans le groupe est essentielle, car le petit humain, se construit identitairement à travers la rétroaction informationnelle qu'il entretient avec ses proches.

Parents, frères et soeurs, famille, voisins, école, enseignants... très vite nous apprenons à dire non, et à travers les réactions de notre entourage à ce non, nous apprenons à nous connaître.

Mais dans notre modernité cyberpunk, un phénomène nouveau est apparu. Depuis plus d'un siècle, l'ensemble des humains des pays industrialisés côtoient dès leur plus petite enfance un nouveau partenaire qui les accompagne dans leur maturation spirituel en plus de leurs proches et parents.
Un monstre polymorphe et immatériel omniprésent dont l'influence sur notre psyché dépasse souvent de très très loin l'influence même des parents ou de l'école : les masse media.

Jusqu'à la fin du dix neuvième siècle, les masse media les plus puissants étaient l'écriture et la religion.
A partir du dix neuvième siècle apparaissent de nouvelles technologies de l'information qui véhiculent en masse des informations spécifiques à leur nature, informations qui vont se greffer de façon omniprésentes sur notre environnement quotidien.

Radio, Cinéma, Télévision, Jeux vidéo, diffuseurs sonores, affichage urbain, écrans géants, qui diffusent de la musique, des fictions, des jeux, des documentaires, de la publicité, des témoignages, des infos, des reportages...

Très vite, le petit humain va commencer à entretenir une relation existentielle vis à vis de ce monstre noosphérique qui l'accompagne dans sa croissance.


LA PREMIÈRE RÉPONSE AUX MEDIA:



La première réponse aux media, la plus courante et universelle, la plus aisée aussi, car facilitée par le monde marchand, c'est la consommation.

Nous achetons, nous nous habillons, nous nous entourons d'objets qui correspondent à une image de nous même puisée dans l'univers des masse media.
Ainsi très tôt, je dirai au moins à partir de 4 ans, l'enfant des pays industrialisés prend en charge son environnement informationnel en s'entourant de livres, cd, films, BD, affiches, vêtements, qui correspondent à ce qu'il est ou pense être. Il commence à s'identifier à des modèles médiatiques (populaires ou non)

Ce processus d'identification informationnel se poursuivra toute sa vie, en particulier avec l'automobile, la maison, le mobilier, les vêtements, les objets décoratifs, les artistes, les oeuvres d'art ou autre oeuvres à fort contenu informationnel.

Pour certains, la relation existentielle vis à vis d'objets informationnels est tellement forte qu'il y a souvent identification... avec une star, un objet, un auteur, un artiste, un film... critiquer l'oeuvre ou l'objet revient à remettre en question l'existence de celui pour qui elle a joué un rôle de construction identitaire, et cela peut déclencher des réactions très violentes (Cf. les débats sur les NG de cinéma en particulier)




LA SECONDE RÉPONSE AUX MEDIA:


Consommer n'est pas suffisant pour certain.

Car c'est un dialogue à sens unique, il n'y a pratiquement pas d'interaction, pratiquement pas de feed-back.
Nous ne sommes que dans une position de "consommateurs" (Le système marchand n'attend pratiquement rien d'autre de nous, sinon une consommation relativement passive).

Bien sur il y a feed-back... le monde marchand s'adapte en permanence aux attentes des "consommateurs", mais de façon collective, globale, et lente, à travers l'analyse de comportements collectifs... (comportement d'achat).

Mais ce feed-back marchand, malgré tous ses efforts de "pénétration ciblée" tient très peu compte des individualités...

Ce n'est pas suffisant pour que notre "identité" ait l'impression d'être reconnue par le monstre noosphérique... pour qu'on ait l'impression qu'il nous "reconnaît", comme nos parents nous ont "reconnus" lorsque pour la première fois nous leur avons dit "non"...

Aussi, nombreux sont ceux qui vont s'efforcer d'obtenir un feed-back directe de la part des masse media, grace à des passerelles spécifiques, et d'ailleurs elles aussi souvent exploitées par le monde marchand.

C'est par exemple la dédicace.

Par une dédicace sur un livre, un disque, un DVD, un album de BD, nous établissons un pacte avec l'auteur très particulier.
L'auteur de l'oeuvre est pour la plupart de ses amateurs, qui ne font pas partie de son environnement proche, une entité noosphérique immatérielle.
il n'est pas question, dans le cas d'une star, que l'auteur fasse entrer ses millions de spectateurs, auditeurs, lecteurs dans sa sphère privée... en plus ce n'est pas nécessaire... par le protocole de la dédicace, l'artiste passe un pacte identitaire fondamental avec son fan...
il dit : Je te reconnais en tant qu'individu. Tu as existé pour moi, le temps de cette dédicace.

Ce pacte, qui parait dérisoire ne l'est pas.

Grace à cette signature et ce très bref contact avec une des entités informationnelle qui a forgé son "être", le fan, l'admirateur a eu un retour de feed-back identitaire. Il s'est retrouvé, pendant quelques secondes, projeté en tant qu'acteur dans la sphère informationnelle.

Dans sa "famille" noosphérique.

Pendant l'espace d'une fraction d'instant, ses metaparents noosphériques lui ont dit : "nous te reconnaissons, nous savons que tu existes." Et cette reconnaissance a été pérennisée et formalisée intemporellement par un sceau apposé sur un objet réel.

Grace à cette signature, le fan, l'amateur (dans son sens littéral non péjoratif), évacue très simplement une souffrance existentielle : celle de n'être qu'un consommateur anonyme.
Celle de n'être qu'un enfant dont les parents seraient indifférent à son existence.

D'autres "seconde réponses aux media" existent, par exemple beaucoup vont investir de l'énergie pour faire partie du public d'un plateau T.V., ou accompagner leur star pendant une journée grace aux fans club, certains vont participer aux jeux T.V.. Ainsi l'espace d'une après midi, on se retrouve facilement projeté dans cette sphère informationnelle qui a construite notre identité.



LA TROISIÈME RÉPONSE AUX MEDIA:


La plus difficile et aussi la plus dangereuse.

C'est la création artistique.

Pour certains d'entre nous, consommer parait vain, courir après les stars ou les plateaux T.V. aussi, c'est une reconnaissance existentielle qui parait factice... la vrai reconnaissance, ce serait d'exister aussi dans la sphère médiatique, à travers un avatar informationnel, sous forme de roman, de film, d'illustration, de musique... qui vivra sa vie dans le monde des media. Exactement comme ceux qui ont formé notre identité et qui s'empilent sur nos étagères et dans nos cartons.

Nombreux seront ceux qui choisiront la voie de la musique. Des milliers, voir des millions de jeunes adolescents, et plus âgés, répètent dans leur cave, ou mixent leur single dans l'espoir, non pas de faire un concert, mais que leur CD soit distribué.

D'autres choisiront comme moi la voie de l'image, faire une couverture de roman de SF, une jaquette de disque, un clip, un dessin animé, un court-métrage... voir un film...
D'autres choisiront la voie de l'écriture, faire un roman, écrire des nouvelles...
D'autres choisiront la voie du mannequinat
D'autres choisiront la voie du comédien ou de l'acteur...
Etc...

Le problème, c'est que les places au soleil de la noosphère sont très chères... en particulier dans le monde des masse media.
Et il y aura des morts sur ce chemin, au propre comme au figuré.

L'importance existentielle de cette reconnaissance médiatique est totalement sous évaluée socialement.

Pour beaucoup, ne pas pouvoir exister dans la sphère informationnelle au travers d'un avatar de nous même, c'est exactement comme vivre avec des parents qui nous nieraient. Qui jamais ne tiendraient compte de notre existence.
Cela ne peut se traduire que par de la violence ou de l'autodestruction, soit les deux à la fois.


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 6:49 pm 
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Sand a écrit:
:shock: quand on me parle d'artisan d'art (kézako ?)

Eh Eh... j'ai une réponse...

Citation:
Question en lien avec cette réflexion : faire de l'art, est-ce la même chose qu'être artiste ? Faut-il nécessairement créer pour être artiste, ou est-ce avant tout une façon de voir/percevoir le monde ?


Je reviens toujours à mon filtre cybernétique du traitement de l'information pour te répondre...

L'art apparaît inévitablement à partir d'un certain seuil de complexité dans le traitement de l'information...

Je vais donner des exemples qui me viennent à l'esprit...

Prenons justement un artisan d'art...

Quand peux-t'on dire qu'une chaise fabriquée par un menuisier, devient un objet d'art... ?

et bien c'est lorsque cet objet façonné, se retrouve investi d'une dimension informationnelle spécifique qui dépasse sa simple fonction de chaise... ainsi, le savoir faire, la manière d'ajuster, les références esthétiques du façonnage, les matériaux employés, chargent l'objet d'une dimension informationnelle complexe, qui plus elle sera sophistiquée, plus conférera à l'objet son statut d'objet d'art... et à son façonneur son statut d'artiste...

Le problème, avec l'art, c'est qu'il apparait dans la plupart des activités humaines à forte valeur ajoutée informationnelle... et pas seulement du fait "d'artistes" reconnus comme tels par leur statut social.

par exemple en math, il y a un art des maths que j'ai découvert un jour en bricolant très laborieusement une formule sous excel à base de modulo pour faire des opérations sur des time code vidéo pour une installation multimedia pour la cité des sciences...
Un mathématicien réputé, Vincent Danos, qui m'avait expliqué pour cette installation et devant ma caméra l'importance mathématique du "recuit du verre" dans les fours , voit ma formule, et me dit : "tu sais, tu peux l'écrire avec beaucoup plus d'élégance" ... et il réduit ce qui prenait deux lignes excel en un minimum de signes...

Deux objets informationnels qui remplissent tous les deux la même fonction avec la même efficacité... sont-ils équivalent ? non, celui de Vincent est plus "artistique" car sa simplicité apparente était issue d'une plus grande "connaissance" des mathématiques que moi... elle se retrouvait donc investie d'une charge informationnelle beaucoup plus riche... ce qui lui donnait donc plus d "élégance"...


Citation:
Ensuite, il y a plusieurs petites choses qui me chiffonnent, parmi les idées reçues autour de l'art :

- la "différence fondamentale" supposée de l'artiste, loin des préoccupations matérielles. Dérive fréquente : cette différence est transformée en supériorité, parfois par "l'artiste" lui-même, qui s'auto-proclame au-dessus des pré-occupations matérielles.


Euh...

des exemples...

perso j'en connais pas des artistes comme ça... ou alors au contraire... submergés par les préoccupations matérielles, j'en connais pas mal... dont moi.. :-)



Citation:
Alors désolée, mais pour moi, l'artiste est une personne comme les autres.




Euh... une personne comme les autres surement pas... dans le sens qu'il n'existe pas un seul humain "comme les autres"... d'ailleurs le jour où ça existera, on sera en pleine SF... :-)

Citation:
Il y a des attitudes que j'apprécie et d'autres non, et si un artiste a une attitude que je n'apprécie pas, je ne vois pas en quoi je devrais l'excuser au nom de sa qualité d'artiste.


Ben pourquoi pas ?

Les activités humaines induisent des spécificités comportementales qui peuvent irriter... et qu'on s'efforce souvent de tolérer du fait de l'activité professionnelle de telle ou telle personne...

Citation:
(ça marche aussi avec les chercheurs scientifiques, les médecins et les hommes d'une façon générale. Si on arrive à transcender le réel, à comprendre les espaces à 11 dimensions, à opérer à coeur ouvert et à faire pipi debout, on doit pouvoir porter un plateau, tourner le bouton de la machine à laver, fumer sur le balcon et se faire cuire un oeuf.)



Euh.. c'est qui l'artiste avec qui tu es sortie et qui faisait pas la vaisselle ? :-)

Citation:
- la mode actuelle du "tout se vaut" au nom de la multiplicité des points de vue, de leur évolution dans le temps, etc. Je rejoindrais assez B. là-dessus. Y'a des trucs c'est de la merde, et les gens qui aiment ont mauvais goût, point barre ! (ça les empêche pas d'être des gens tout à fait fréquentables à part ça, hein ! Mais bon pour notre cadeau d'anniversaire, franchement, c'était pas la peine...)


Toutafé... différents seuils de complexité informationnelles, sans parler de la prodigieuse diversité des objets informationnels produits par les humains...

Le problème, c'est qu'on sera toujours l'inculte de l'autre...

Tiens, un bon exemple, j'ai travaillé pour le groupe Baccarat...
http://www.yannminh.com/french/TxtBaccarat010.html

jusqu'à il y a pas longtemps, je trouvais ce genre de bibeloterie kitch et nulle... et puis en bossant pour eux, j'ai eu accès à pas mal d'informations sur les processus de fabrication, la science du verre etc... du coup, les bibelots se sont retrouvés chargés d'une dimension informationnelle complexe inatendue... qui les a ramené au rang d'oeuvre d'art...
Si l'envie te prends d'acheter ou d'offrir du Baccarat, je te conseil les verres a vin du service "Brummel" créé en 1911 et réédité en 1999 dans la collection appellée "Simplissime"...
Les verres "brummel" au design plus que d'avant-garde pour leur époque d'origine, sont caractérisés par une épaisseur de cristal tellement fine, que si on presse le contour du verre, le cristal se déforme sous la pression.
Ainsi lorsqu'on déguste un bon vin dans un verre Brummel, on a presque l'impression de tenir une bulle de vin flottant en apesanteur entre les doigts...

Image

Citation:
Et y'a pas de honte spéciale à aimer certaines merdes, faut assumer ! Tenter de se dédouaner en "réhabilitant" une connerie profonde en expliquant que c'est pas si débile que ça, c'est participer au nivellement par le bas. (bon, j'avoue, j'aime bien Charmed, et pourtant c'est vraiment une série de merde ! :lol: )


Les séries TV sont des objets informationnels complexes... si si si... :-)

Yann, NooComplexé...


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 6:58 pm 
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Alors l'Homme a-t-il depuis toujours philosophé sur l'Art ?

Non, pas vraiment. Une bonne partie de la tradition philosophique occidentale suivent les traces de Platon qui nous répéte que l'Art n'est pas digne d'être objet de réflexion philosophique, qu'il est même l'anti-thèse de la phi.. Car l'art consiste en une création d'objets physiques *et* uniques.

Hubert est platonicien à sa manière. :)

Car si je te suis bien, Hubert tu dis que n'importe qui peut se dire artiste et donc être artiste. Et ce qui est beau aujourd'hui sera laid demain et vice versa.

Cette position amène à considérer l'œuvre d'art comme une imitation de moindre valeur ontologique. La sensibilité par laquelle l'Art nous est accessible serait identifié à la sensualité, càd à nos sens. Et nos sens ne sont pas matière à philosopher. Et c'est ce que la majorité de nos intervenants ici semble dire aussi. On ne peut étudier l'art ou l'artiste car il ressent et c'est la médecine, pas la phi., qui étudie nos sens. :)

Pourtant en quoi la phi. trouve-t-elle un intérêt à réfléchir à l'art, à s'approprier l'art comme un objet philosophique ?

Avec l'Art, la phi. éprouve sa capacité à penser l'unique : l'objet d'art est unique. Est-il pensable dans la particularité qui le définit comme objet d'art ou bien la réflexion philosophique laisse-t-elle échapper ce qui est l'essence de l'objet d'art ?

En réfléchissant sur l'Art, la phi. tente de comprendre le rapport de l'activité de la pensée avec l'esthétique, rapport dont il est fondamental d'avoir une bonne vision si l'on veut être au clair sur notre propre conception de la phi.

La phi. est communément définie comme une recherche des principes fondamentaux. Elle participe de la recherche discursive propre aux sciences puisqu'elle se déploie dans un discour enchaînant des raisonnements (cf. ce cher Descartes).

Mais dans le même temps, la phi. n'est pas comme la Science qui elle se construit grâce à la juxtaposition des discours qu'elle produit. Platon n'est pas plus philosophe que Kant, comme Pytagore peut être moins scientifique que Einstein, par exemple.

La phi. entretient un rapport particulier au sujet qui le pratique en ce qu'elle lui permet de penser réflexivement sa propre activité et lui-même. Une conscience de soi qui vise à une cohérence.

Toute conscience de soi est réflexive et se saisit dans son unité.
"Je pense donc je suis".

Cette saisie de soi, par soi ne peut être purement discursive car la discursivité est toujours partielle.

La phi. doit idéalement être immédiate et globale. Elle doit être articulée sur une activité qui repose sur un raisonnement sinon, la phi. serait juste une forme de mysticisme (ici je ne vais pas user du mot religion, mais je pourrais).

Cette saisie immédiate est de nature esthétique : l'esthétique s'oppose au raisonnement comme l'instant à la médiation.

L'esthétique est donc toute forme de saisie immédiate et intuitive d'un contenu. "Ah ! c'est beau/laid !" dit l'enfant.

Kant nommera « esthétique transcendantale » la première partie de sa Critique de la Raison Pure dans laquelle il élabore une théorie de la sensibilité.

La sensibilité n'est pas comprise par Kant comme une faculté inférieure à l'intelligence, comme si c'était de l'intelligence obscurcie. Elle est une faculté ayant sa dignité et son fonctionnement propre, une faculté essentielle à la construction d'une pensée conceptuelle.

Kant s’attache à définir l’art et les beaux-arts. Il s’efforce de comprendre l’art dans sa spécificité et non comme une espèce de connaissance.

L’Art est d’abord distingué de la Nature, puis de la Science et du Métier.

L’Art est distingué de la Nature du point de vue de la causalité. Il est une production de la liberté.

La nature produit de façon programmé, ADNéinique nous pourrions dire aujourd'hui. Un chêne ne fait que des glands qu'il le veuille ou non.

Dans l’œuvre d’art, l'artiste a pensé une fin à laquelle l’objet doit sa forme.

On peut donc avec Kant opposer la Liberté de l'artiste et la Mécanique génétique de la Nature.

Il faut aussi distinguer l’Art de la Science : le savoir-faire de l’Art est différent du savoir de la Science - sauf pour les Elfes de Tolkien, mais là c'est un autre débat. :)

On peut connaître quelque chose sans être capable de le produire.

« Seul ce qu’on ne possède pas l’habileté de faire même si on le connaît de la manière la plus parfaite relève de l’art. ».

L’Art n’est pas une espèce inférieure du Savoir, il est AUTRE chose.

Il faut aussi distinguer l’Art du Métier.

Kant le fait en utilisant la distinction entre le jeu et le travail. Le jeu est « une activité agréable ».
Au contraire, le travail est « une activité en elle-même désagréable. » même si pour les Arts il existe aussi une certaine contrainte. N'est-ce pas les artistes ? :)

« En droit, on ne devait appeler art que la production par la liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre. ».

C’est ce qui distingue une œuvre d’art d’un effet de la nature. L’art est donc intentionnel.

Mais dans ce cas, que devient une finalité sans fin ?

Cette intentionnalité ne doit pas être le caractère dominant de l’œuvre (sinon, on porte un jugement de connaissance et non un jugement esthétique : l’œuvre d’art n’est pas l’application d’une téchnique pour Kant car c’est un jugement de type cognitif qu’on porterait ainsi sur l’objet).

Dans l’œuvre d’art, l’aspect technique doit s’effacer.

« En face d’un produit des beaux arts, on doit prendre conscience que c’est là une production de l’art et non de la nature ; mais dans la forme de ce produit, la finalité doit sembler aussi libre de toute contrainte par des règles arbitraires que s’il s’agissait d’un produit de la simple nature. »

L’art semble être un produit de la Nature et non de la Technique.

« La nature était belle lorsqu’en même temps elle avait l’apparence de l’art ; et l’art ne peut être dit beau que lorsque nous sommes conscients qu’il s’agit d’art et que celui-ci nous apparaît cependant en tant que nature. ».

Et : « La finalité dans les produits des beaux-arts bien qu’elle soit intentionnelle, ne doit pas paraître intentionnelle ; c’est-à-dire que l’art doit avoir l’apparence de la nature bien que l’on ait conscience qu’il s’agit d’art. ».

Bon, alors Kant définit le génie ainsi : « un talent qui consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle déterminée. ».

Ce n’est donc pas une techné acquise par l’habitude. Du coup, le travail du génie est toujours original (cf. Mozart). Mais cette originalité n’est pas n’importe quoi (cf. La facteur cheval, qui est un artiste original mais pas un artiste génial comme pour moi Dali).

Les œuvres du génie doivent être exemplaires. Elles servent de cadre pour le jugement des autres.

Le génie ne peut expliquer comment il produit ce qu’il fait :

« Il n’est en son pouvoir ni de concevoir à volonté ou suivant un plan de telles idées ni de les communiquer aux autres dans des préceptes qui les mettraient à même de réaliser des produits semblables. »

Par le génie, la nature ne prescrit pas de règles à la science mais à l’art.

Dans le génie, art et nature sont indissociables. C’est une présence naturelle du génie dans l’esprit qui est à l’origine de l’art. L’intention géniale n’est pas une conscience claire. Cette nature dans le génie est régulatrice, elle donne des règles à l’art. La nature obéit à des lois, pas à des règles. La règle suppose une prise de conscience. Mais la nature à l’œuvre dans le génie n’est pas une nature naturelle (mécanique, répétitive), sinon, le génie ne ferait que se répéter lui-même, la loi ne changeant pas. C’est une nature artistique. Cet esprit qui abrite le génie est jeu. Il produit en fonction de règles indéterminées qui ne peuvent se dériver d’un concept. Toute œuvre d’art est originale, imprévisible, indéfinissable. L’œuvre d’art ne peut ni s’expliquer ni se décrire. Il n’y a pas de génie en science désolé, mais seulement dans l’art.

« On peut bien apprendre tout ce que Newton a exposé dans son œuvre immortelle. Si puissant qu’ait dû être le cerveau nécessaire pour ces découvertes ; en revanche, on ne peut apprendre à composer des poèmes d’une manière pleine d’esprit, si précis que puissent être tous les préceptes pour l’art poétique et si excellents qu’en soient les modèles. ».

Puisque le génie consiste en la capacité à créer des beaux objets, il faut une faculté un peu différente pour en juger.

« Une beauté naturelle est une belle chose, la beauté artistique est la belle représentation d‘une chose. ».

L’objet d’art suppose toujours une finalité. Il faut donc toujours « tenir compte en même temps de la perfection de la chose ».

Mais dans ce cas, ce n’est plus un jugement de goût pur. On a ainsi une dissociation du génie et du jugement de goût. « Dans une œuvre qui prétend être une œuvre d’art, on peut percevoir du génie sans goût comme dans une autre on trouvera du goût sans génie. ».

Comment porter un vrai jugement de goût sur les œuvres d’art en tant qu’elles sont des produits du génie ?

Kant va expliquer ce que sont les idées esthétiques qui vont servir à penser les œuvres d’art dans leur spécificité.

Pour Kant, les idées renvoient à la raison, capacité des principes. L’Idée est ce qui règle le fonctionnement des concepts, elle joue un rôle régulateur (ex : l’idée de nature, de totalité…).

Les idées peuvent être infondées (l’idée de Dieu, immortalité de l’âme) si on les prend pour des concepts.

Les idées ne correspondent à aucune intuition sensible.

Avec l’esthétique, j’ai une intuition (d’un objet sensible) qui est telle qu’aucun concept ne pourra jamais la contenir.

L'objet artsitqiyue dépasse tout concept déterminé par excès de sème, càd de signification.

Je range sous l’idée de beauté une telle intuition.

Dans ce sens, la beauté c’est un excès de sèmes qui rend impossible de conceptualiser ; cf. l'expression "c'est TROP beau". :)

S’il n’y a pas de concept, c’est qu’il y a trop pour être concentré dans un concept dans l’objet beau. La beauté déborde la connaissance empirique.

Un poème peut si il pssède une valuer réveiller en nous une foule d’idées qui sont celles qui donnent un sens à notre vie (liberté, amour, bonheur, peine, etcà.

Kant dit (et moi avec lui :)) que de la même façon qu’une femme peut être belle et intelligente mais sans âme : car elle ne fait PAS rêver.

Pour moi par exemple, l'actrice N. Kidman ne me fait pas rêver.
Alors que cette gentille "salope" qui expose son corps sur Internet http://cutealisonangel.blogspot.com/ moi me fait rêver bien plus par la simple "magie" de son regard.

Définition de l’idée esthétique : l’expression est au premier abord étrange car bien que n’étant pas un concept, une idée a tout de même une cohérence logique interne (les idées sont une sorte de Raison). Or, l’adjectif d’esthétique suppose une immédiateté, un rapport au sentiment.

« Par l’expression Idée esthétique, j’entends cette représentation de l’imagination qui donne beaucoup à penser sans qu’aucune pensée déterminée, c’est-à-dire de concept, puisse lui être adéquate et que par conséquent aucune langue ne peut complètement exprimer et rendre intelligible. ». Lorsque nous sommes en contact avec des œuvres, l’imagination va remonter à l’idée de la raison qui est dans l’œuvre (par exemple une représentation de la mort, de l’amour….). L’œuvre va être le stimulant qui permet de réfléchir à ce qui ne peut être connu par concept ni exprimé en suscitant une foule de sensations et de représentations secondaires. On retrouve ici le libre jeu de l’entendement et de l’imagination : l’imagination au lieu d’être soumise aux règles de l’entendement comme dans la connaissance va développer librement ses représentations sans les enfermer dans un concept. Mais dans le même temps, on aura bien conscience que toutes ces représentions, sensations secondaires sont liées sous une même unité qui est l’idée esthétique. Le génie a donc cette capacité « d’exprimer et de rendre universellement communicable ce qui est indicible dans l’état d’âme lors d’une certaine représentation. ».

Ce n’est donc pas le contenu de la représentation qui est fondamental, c’est l’état d’âme qui l’accompagne. Le génie se voit donc surtout dans l’expression des idées esthétiques. L’art est donc pour Kant une expression plus qu'une représentation.

La théorie kantienne du génie vient donc répondre au problème épineux des rapports de la beauté naturelle et de la beauté artistique.

Du point de vue de la production : le génie produit comme une Nature libre.

Du point de vue du jugement de goût : on peut porter sur les œuvres du génie des jugements de goût purs bien que ses productions soient intentionnelles. Et le jugement de goût sert même de limite au génie qui pourrait trop aller dans le sens de l’originalité et produire des choses de mauvais goût qui ne permettent plus le libre jeu de l’imagination et de l’entendement.

La beauté naturelle sert de cadre à la beauté artistique non parce qu’il faut lire chez Kant une conception préromantique de la nature-artiste mais parce qu’il faut fonder la possibilité d’un jugement esthétique pur portant sur les œuvres d’art et montrer que l’Art n’est pas le lieu de jugements simplement intellectuels (j'aime vs. j'aime pas).

La Beauté est donc « l’expression d’Idées esthétiques. »

Voilà, merci d'avoir lu jusqu'au bout. :)

Edouard Kloczko


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 7:25 pm 
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Une première réaction Edouard à la proposition de Kant sur l'art..

que je viens de lire attentivement dans ton message

c'est curieux, mais le discours de Kant ressemble à un discours de quelqu'un qui ne pratique pas l'art mais le consomme... c'est à dire à un spectateur, mais pas à un "artiste"... un faiseur...

Précisément en art, la dimension "technique" est prépondérante...

sauf malentendu, Kant au travers de ton texte décrit l'artiste comme quelqu'un qui arriverait à "matérialiser" ce qu'il conçoit, si je ne fais pas de mauvaise interprétation... et tout praticien de l'art sait que c'est faux...
ça c'est une opinion de "spectateur d'art"... c'est à dire de quelqu'un qui voit une oeuvre finie, magistrale, et qui par sa qualité et perfection induit parfois qu'elle serait le reflet exact de la conception primordiale de son auteur.. lequel va s'empresser de ne détromper personne :-)

Or on sait qu'il n'en est rien... précisément le problème de l'oeuvre d'art, de la création artistique, c'est qu'on se confronte à "la nature"... qui ne se laisse pas faire... entre l'oeuvre imaginée et l'objet réalisé, il y a un abîme de compromis, de maladresse, et de "mystère"...

Le travail artistique est précisément un combat avec le réel... et ce qui fait la "valeur" d'une oeuvre, n'est pas seulement ce que l'artiste y a mis, c'est aussi, et je pense "surtout" ce que la nature (le réel) y aura mis pendant ce processus d'interaction temporel, pendant lequel on s'est battu avec le réel pour réaliser l'oeuvre.

Elle n'est pas à l'image de ce que nous voulions faire, mais à l'image de cette interaction entre nous et la réalité.

C'est d'ailleurs à ça qu'on se défonce, les artistes... :-) Passeque ce moment où notre technicité est suffisante pour établir un dialogue fluide avec le réel est quand même un "moment" particulièrement jouissif...

Si les oeuvres artistiques étaient la réplique exacte de ce que nous avions en tête au départ... ben elles seraient un peu sans intérêt... ce qui est exhaltant dans la pratique artistique, c'est que de ce combat avec le réel, nos oeuvres sont parfois chargées de quelquechose de très mystérieux... de puissant, qui a été mis la par devers/avec nous... et qui nous interpelle... nous sommes les premiers spectateurs de nos oeuvres..

Est présent, dans chaque oeuvre d'art une information très particulière, qui vient de cette interaction avec le réel (la nature). Information que je dis mystérieuse, car extrèmement complexe, mais étonnament perceptible dans le cadre de certaines oeuvres et certains artistes, qui, pas de hasard, sont nos plus grands maîtres...

Rien de mystique ou de religieux dans ce que je dis... je reste rationnel..
Pour l'instant nous ne savons toujours pas ce qu'est "la réalité".

La science, est un très bon outil d'investigation cognitif à ce niveau, et donne des réponses...

L'art en donne d'autres... en particulier à ceux qui le pratique...



Yann, noocombattant du réel...


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 7:46 pm 
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heu, là ça dépasse mes capacités de lecture à l'écran... :?

Yann > l'artiste est une personne comme les autres, si si ! Et tout le monde est différent, donc l'artiste aussi, mais pas plus que les autres ;) (c'est ça que je voulais dire)

Et quant au comportement irritant, il est excusable s'il découle effectivement d'une activité (la peinture par exemple, ça salit), mais je ne vois pas pourquoi la simple qualité serait une excuse. Y'a des cons partout.

Quant aux artistes au-dessus des autres, j'ai entendu un écrivain de SF en conférence à Nantes, franchement, à baffer. L'Aââârt exige de s'y dévouer corps et âme. Les écrivains qui se compromettent dans un boulot alimentaire sont tout au plus des artisans, plus sûrement des tâcherons. :roll:
Et c'est pour moi typiquement le genre de con qui illustre mes fortes réticences quand des artistes se servent de cette qualité pour échapper aux contingences matérielles.

Je veux bien croire que ce ne soit pas la majorité, et aussi que ça vienne plus des gens autour que des intéressés eux-mêmes (typiquement, ce matin encore, la télé a montré comment la présentatrice des Oscars a osé demander à Steven Spielberg de la prendre en photo avec son idole Clint Eastwood - vous vous rendez compte, elle a fait faire une photo à Spielberg ! - ah bon ? Et alors ? Qu'est-ce que ça a de si extraordinaire ? c'est contre sa religion ?). Mais bon ça m'agace quand même.

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 7:52 pm 
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Ah puis tiens, dans tes réponses aux media, où situes-tu les personnes du type galeristes, anthologistes, critiques... ?

Ces gens qui font plus qu'évoluer dans un monde, plus que personnaliser leurs intérêts, mais qui ne sont pas non plus passés à la création proprement dite ?

En tant que directrice de publication d'un fanzine/anthologiste pour un autre, dénuée de toute vélléité artistique, ma question est très intéressée, évidemment ;)

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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 01, 2007 8:13 pm 
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Sand a écrit:

Yann > l'artiste est une personne comme les autres, si si ! Et tout le monde est différent, donc l'artiste aussi, mais pas plus que les autres ;) (c'est ça que je voulais dire)


Ok :-)

Citation:
Et quant au comportement irritant, il est excusable s'il découle effectivement d'une activité (la peinture par exemple, ça salit), mais je ne vois pas pourquoi la simple qualité serait une excuse. Y'a des cons partout.


Oui mais justement... j'ai rebondi sur ta remarque car c'est un vrai problème, relativement complexe en fait.. qui d'un point de vue éthique est difficile à gérer, à la fois par nos sociétés, et à la fois par nous même...

Il y a un tropisme réel dans nos sociétés à affranchir les artistes, du fait même de leur activité... les exemples les plus célèbres sont ceux d'Albert Speer, l'architecte d'Hitler, et de Leni riefenstahl...

Moi même, lorsque je croise un artiste imbu de lui-même voir insupportable, je lui pardonnerai, si son oeuvre m'a nourrie... bon, c'est vrai que dans notre petit milieu, c'est rare de rencontrer des artistes pénibles... à part moi-même peut-être... :-)

et bien sur, c'est carrément mieux si en plus l'artiste est quelqu'un d'adorable, comme Terry Gilliam par exemple...

Citation:
Quant aux artistes au-dessus des autres, j'ai entendu un écrivain de SF en conférence à Nantes, franchement, à baffer. L'Aââârt exige de s'y dévouer corps et âme. Les écrivains qui se compromettent dans un boulot alimentaire sont tout au plus des artisans, plus sûrement des tâcherons. :roll:


Eh eh... ça ressemble à une provo de base ça... :-) Je ne pensais pas qu'il y avait encore des artistes professionnels qui revendiquaient ce genre de discours très années 70...

Citation:
Et c'est pour moi typiquement le genre de con qui illustre mes fortes réticences quand des artistes se servent de cette qualité pour échapper aux contingences matérielles.


oui, effectivement, c'est une posture que j'ai parfois rencontré, mais très rarement, car elle est difficile à tenir à long terme sans souffrances économiques et morales, précisément parceque tu te fais inévitablement rattraper par les contingences matérielles... sauf bien sur si tu fais partie des artistes nantis et des rentiers... ou que tu as la chance de faire quelquechose en adéquation ton temps, ce qui garantie ton succès... :-)

Citation:
Je veux bien croire que ce ne soit pas la majorité, et aussi que ça vienne plus des gens autour que des intéressés eux-mêmes (typiquement, ce matin encore, la télé a montré comment la présentatrice des Oscars a osé demander à Steven Spielberg de la prendre en photo avec son idole Clint Eastwood - vous vous rendez compte, elle a fait faire une photo à Spielberg ! - ah bon ? Et alors ? Qu'est-ce que ça a de si extraordinaire ? c'est contre sa religion ?).


C'est un processus de réalisation existentielle que je décris ... la seconde réponse aux média ... sauf que c'est étonnant de la part d'une professionnelle .. sauf si elle joue le rôle classique en TV, de substitut du spectateur...

Citation:
Mais bon ça m'agace quand même.


Peut-être parceque tu as placé la barre beaucoup plus haut dans ta quête de réalisation existentielle... :-) mais c'est vrai que ceux qui se contentent de peu sont parfois irritants... ;-)

Yann, NooQuêteur existentiel...


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