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UNREAD_POSTPosté: Mar Mar 06, 2007 1:43 am 
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yann.minh a écrit:
Excellent...!

T'en penses quoi Matthieu... ? :-)

Yann, NooSpin...Up... ;-)


Bon article sur l'immortalité quantique. Il y a une nouvelle de Robert Charles Wilson sur le sujet dans le dernier Bifrost: "Divisé par l'infini".

J'ai survolé les autres articles de Jean Dutertre, je prendrai le temps de les lire plus tard.

Je vois qu'il cite Max Tegmark et Bruno Marchal. Tegmark est un physicien qui a inspiré Greg Egan. Je suis très en accord avec ses idées. Bruno Marchal est dans la même école de pensée. J'ai quelques points de désaccord avec lui, mais sa thèse est cependant remarquable.

http://space.mit.edu/home/tegmark/toe_frames.html
http://iridia.ulb.ac.be/~marchal/


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UNREAD_POSTPosté: Mer Mar 07, 2007 10:12 pm 
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Alan Parker a écrit:
http://perso.orange.fr/jdtr/personne_ne_meurt.htm
Voici un sujet qui me permet de continuer dans l'exploration de l'univers et de la vie.

Jean Dutertre a écrit:
  Enfin, se poser la question : pourquoi je suis ce «moi»-ci et non un autre «moi»,
qu’il s’agisse du «moi» d’il y a vingt ans ou d’un «moi» qui a gagné à la
loterie, n’a pas plus de sens que celle qui consisterait à se demander
pourquoi je suis «moi» et non pas «ma sœur», par exemple.
Ces notions, qui émergent petit à petit de la recherche actuelle .


Qui émergent petit à petit de la recherche actuelle :lol:

Ce sont parmi les plus anciennes questions de la philosophie. Citer négligemment trois ou quatre physiciens à l'appui d'un délire métaphysique prouve simplement qu'on ne l'assume pas pour ce qu'il est et qu'on ne connaît pas les métaphysiciens (ou ni les uns, ni les autres ! :twisted:).

Croire que la science cherche des réponses à ces questions, c'est n'avoir rien compris à la méthode scientifique.

Moi, je suis catholique. Ma foi en l'immortalité de l'âme n'est pas plus rationnelle, mais elle est moins hypocrite !


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 08, 2007 3:26 pm 
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Libre à toi de considérer que ces questions ayant déjà été largement été traitées depuis longtemps, il n'y a plus besoin d'y réfléchir.

Pour ma part, j'ai une démarche personnelle d'essayer de comprendre le monde. Je ne veux pas éviter des questions réputées difficiles comme la nature de la réalité et de la conscience (j'estime que les deux sont liées).

Cette démarche peut être qualifiée avant tout de philosophique et métaphysique. Elle tient compte de l'état actuel des sciences, mais n'est pas elle-même scientifique. Comme d'Espagnat, j'estime que la méthode scientifique (même si je l'estime le plus hautement) n'est pas la seule source de connaissance.

Je ne suis pas tout seul à me poser ces questions, et je considère les avis des autres. Je tâche de les comprendre et de les évaluer pour me construire mon propre point de vue. Ainsi, je suis proche de Bruno Marchal et surtout de Max Tegmark.

Cette position est encore largement minoritaire, mais elle est loin d'être un simple délire métaphysique.


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UNREAD_POSTPosté: Jeu Mar 08, 2007 9:25 pm 
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Matthieu a écrit:
Libre à toi de considérer que ces questions ayant déjà été largement été traitées depuis longtemps, il n'y a plus besoin d'y réfléchir.

Je ne dis pas ça, au contraire. Ce qui me fait bondir, c'est la prétention du type qui essaye de nous faire croire qu'elles émergent tout juste de la recherche actuelle ! S'il ne sait pas ce que les anciens en ont dit, il a encore du chemin à faire avant de trouver quelque chose de nouveau, surtout s'il commence par tout embrouiller avec la mécanique quantique. Sauf si c'est un génie. Je ne sais pas pourquoi, je n'y crois pas. Et toi ?

Citation:
Pour ma part, j'ai une démarche personnelle d'essayer de comprendre le monde. Je ne veux pas éviter des questions réputées difficiles comme la nature de la réalité et de la conscience (j'estime que les deux sont liées).

Elles ne sont pas très difficiles. Elles sont indémontrables, ce n'est pas pareil. Ce qui est difficile et toujours faux, ce sont les tentatives de les démontrer. Mais je ne te reprocherai jamais de réfléchir à tes articles de foi !

Citation:
Cette démarche peut être qualifiée avant tout de philosophique et métaphysique. Elle tient compte de l'état actuel des sciences,

C'est ça que je conteste. On peut tenir compte de ce qu'on veut, y compris des derniers chiffres tombés au loto, de la mécanique quantique et des cantates de Bach. Mais c'est de l'esbrouffe.

Citation:
Comme d'Espagnat, j'estime que la méthode scientifique (même si je l'estime le plus hautement) n'est pas la seule source de connaissance.

On a besoin d'un physicien pour dire ça ? Comme je l'ai dit, je suis chrétienne. C'est une évidence.


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UNREAD_POSTPosté: Ven Mar 09, 2007 1:20 am 
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Psill a écrit:
surtout s'il commence par tout embrouiller avec la mécanique quantique. Sauf si c'est un génie. Je ne sais pas pourquoi, je n'y crois pas. Et toi ?


Bien sûr que Jean Dutertre n'est pas un génie. Il n'invente rien. Je le trouve plutôt maladroit dans le ton qu'il prend.

Mais enfin, l'interpretation d'Everett, cela date de 1957. Ce n'est pas nouveau. C'est sérieux. Même ceux qui ne lui sont pas favorables sont bien obligés d'admettre que c'est un point de vue digne d'intérêt.

Psill a écrit:
Elles ne sont pas très difficiles. Elles sont indémontrables, ce n'est pas pareil. Ce qui est difficile et toujours faux, ce sont les tentatives de les démontrer. Mais je ne te reprocherai jamais de réfléchir à tes articles de foi !


Je sais très bien que tout ce qui touche à la réalité en soi est indémontrable. Même le simple concept d'existence d'une réalité en soi est rejeté par certains.

Cela ne m'empêche pas d'avoir un avis motivé.

Psill a écrit:
C'est ça que je conteste. On peut tenir compte de ce qu'on veut, y compris des derniers chiffres tombés au loto, de la mécanique quantique et des cantates de Bach. Mais c'est de l'esbrouffe.


Sur de tel sujet, il n'est pas possible de convaincre par le seul raisonnement. Si quelqu'un, comme tu le fais, rejettes les arguments à priori, comment veux tu discuter ?

Psill a écrit:
Citation:
Comme d'Espagnat, j'estime que la méthode scientifique (même si je l'estime le plus hautement) n'est pas la seule source de connaissance.

On a besoin d'un physicien pour dire ça ? Comme je l'ai dit, je suis chrétienne. C'est une évidence.


Justement, quand d'Espagnat dit cela, il ne parle pas en tant que physicien. C'est cela qui n'est pas évident, qu'un physicien puisse avoir une démarche de connaissance au delà de la méthode scientifique, qui cependant tienne compte des résultats de la science.


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UNREAD_POSTPosté: Ven Mar 09, 2007 3:52 am 
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Matthieu a écrit:
C'est cela qui n'est pas évident, qu'un physicien puisse avoir une démarche
de connaissance au delà de la méthode scientifique, qui cependant tienne
compte des résultats de la science.

M'enfin...

Raciste ! :wink:


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UNREAD_POSTPosté: Ven Mar 09, 2007 10:03 am 
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Caliban, justement, la dernière fois que j'ai abordé le sujet avec toi, tu avais l'air réticent à donner ton point de vue sur la question.


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UNREAD_POSTPosté: Ven Mar 09, 2007 2:58 pm 
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Matthieu a écrit:
Caliban, justement, la dernière fois que j'ai abordé le sujet avec toi,
tu avais l'air réticent à donner ton point de vue sur la question.

Sur Everett et consorts ?

Oui et non...

Pour moi, le véritable miracle de la mécanique quantique, c'est que tout
le monde s'accorde sur le formalisme. Je trouve proprement ahurissant
le scénario du congrès Solvay de 1927, où on arrive pour confronter une
demi-douzaine de théories microphysiques en apparence contradictoires
pour se convaincre en quelques jours que, finalement, elles sont à peu
près équivalentes entre elles du point de vue des prédictions qu'elles
sont capables d'amener — mais où des physiciens mathématiciens
de génie en viennent à s'étriper quand même sur des questions
d'interprétation, qui relèvent effectivement de la métaphysique.

A titre personnel, je n'ai jamais eu de problème particulier à concevoir
des objets non locaux, ou des corrélations non locales ou non instantanées.
Les angoisses d'Einstein, façon EPR, me laissent donc froid. Et, pour
le coup, Bell et Aspect ont effectivement démontré que les restrictions
qu'il prétendait imposer à la mécanique quantique l'empêchaient
de rendre compte d'expériences parfaitement convaincantes.

Je n'ai pas de problème non plus avec l'emploi des probabilités pour
rendre compte d'un système que je ne connais pas complètement.
C'est pour moi très naturel, dans la vie de tous les jours comme dans
la caractérisation de systèmes quantiques. En général, je ne les dégaine
que d'une façon purement utilitariste, quand ça m'arrange pour un calcul,
et donc à des moments où je ne me pose guère de questions métaphysiques :
ma position par défaut est un positivisme tranquille.

Je suis parfaitement conscient des mille et une interprétations possibles,
de l'Eternel retour épicurien à Everett en passant par le démon malin
de Descartes et tous les holismes, et ça peut m'amuser de jouer avec
autour d'un verre, les longues soirées d'hiver. La mécanique quantique
y ajoute du piquant, et ceux qui n'y ont pas goûté ne savent pas ce
qu'ils perdent ; mais je suis au fond assez d'accord avec Priscille :
ce qui fait pour moi le charme d'une discussion métaphysique, c'est
sa technicité. Le texte auquel renvoyait Alan est tellement pauvre
de ce point de vue qu'il ne me donne pas du tout envie de réfléchir
avec lui (il me semble d'ailleurs que tu ne dis pas autre chose).

Et s'il ne s'agit pas d'argumenter rigoureusement mais de se laisser prendre
aux plaisirs du vertige conceptuel — j'aime aussi mais, à tout prendre,
je préfère aller trouver ma dose chez de vrais pros comme Heinlein ou Egan...


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UNREAD_POSTPosté: Sam Mar 10, 2007 2:46 am 
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Caliban a écrit:
A titre personnel, je n'ai jamais eu de problème particulier à concevoir
des objets non locaux, ou des corrélations non locales ou non instantanées.
Les angoisses d'Einstein, façon EPR, me laissent donc froid. Et, pour
le coup, Bell et Aspect ont effectivement démontré que les restrictions
qu'il prétendait imposer à la mécanique quantique l'empêchaient
de rendre compte d'expériences parfaitement convaincantes.


Je trouve que la non-localité est un problème. Sans la localité, il faudrait considérer l'univers uniquement de manière globale et donc il serait impossible de progresser dans sa compréhension. Or, décomposer un problème en plusieurs éléments pour les étudier séparément est une méthode qui a fait ses preuves.

Caliban a écrit:
Je n'ai pas de problème non plus avec l'emploi des probabilités pour
rendre compte d'un système que je ne connais pas complètement.
C'est pour moi très naturel, dans la vie de tous les jours comme dans
la caractérisation de systèmes quantiques. En général, je ne les dégaine


Allons, tu sais bien que l'emploi des probabilités en physique quantique n'a rien à voir avec celui de tous les jours. Il ne s'agit pas d'un système qui se trouve dans un état défini mais pas complètement connu. La physique quantique donne des probabilités d'observations, qui n'ont rien a voir avec des probabilités d'existences.

L'expérience de Wheeler décrite dans l'article que Alan met en lien le montre bien. Dans l'expérience classique des doubles fentes, la disparition des figures d'interférences quand on observe par quelle fente passe la particule ne choque finalement pas tant que cela. Que la particule soit perturbée par l'observation semble assez naturel.

Avec la variante de Wheeler, le choix d'observer ou non par quelle fente la particule est passée est fait après qu'elle soit passée. Et pourtant l'observation a le même effet.

Ce rôle de l'observateur, dans l'interprétation de Copenhague, est quelque chose de dérangeant. D'Espagnat utilise le terme d'objectivité faible : le phénomène dépent bien de l'observateur, mais l'objectivité est préservée parce que n'importe qui peut reproduire l'expérience et obtenir les mêmes résultats (en statistique).

Je pourrais aussi me contenter de cela s'il n'y avait pas une meilleure alternative : l'interprétation d'Everett. La fonction d'onde évolue sans se préoccuper de savoir si le système contient des observateurs ou non. Les "paradoxes" du rôle de l'observateur se réduisent à une question de point de vue.

J'ai du mal à comprendre pourquoi la plupart des gens sont si réticents à l'idée de mondes parallèles. Il ne sont pas si difficiles à concevoir, la quantité de romans uchroniques le prouve.

Bien sûr, ces monde parallèles sont complètements inaccessibles, et il est naturel de douter de la réalité de ce qu'on ne peux pas manipuler ni même voir. C'est une question de définition de la réalité. La réalité empirique est celle d'un monde unique sans divergence, c'est tout ce que l'on peut observer. La réalité en soi, sur lequelle elle repose, est composés de mondes multiples. Evidement ils sont hors de porté, mais les concevoir explique les étrangetés observées lors les expériences de physique quantique.

Caliban a écrit:
que d'une façon purement utilitariste, quand ça m'arrange pour un calcul,
et donc à des moments où je ne me pose guère de questions métaphysiques :
ma position par défaut est un positivisme tranquille.


C'est une position respectable. Celle d'un positivisme radical est assez difficile à tenir.

Matthieu


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UNREAD_POSTPosté: Sam Mar 10, 2007 11:08 am 
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Matthieu a écrit:
décomposer un problème en plusieurs éléments pour les étudier
séparément est une méthode qui a fait ses preuves.

... mais qui, justement, ne marche plus très bien en présence d'effets
quantiques. On a alors le choix entre admettre que les "éléments"
qu'on isole ainsi ne sont pas simples, ou qu'il existe des corrélations
spatio-temporelles compliquées entre éléments simples (ou les deux.. :-( )

Citation:
Je trouve que la non-localité est un problème. Sans la localité, il faudrait
considérer l'univers uniquement de manière globale et donc il serait
impossible de progresser dans sa compréhension.

Ce n'est pas du tout ou rien. On définit une échelle — une longueur
et un temps "de cohérence" — en-dessous de laquelle un objet quantique
donné tend à interférer de façon compliquée avec les autres.
Fondamentalement, c'est surtout une façon de dire qu'on est tranquille
au-delà. Et comme, dans l'immense majorité des cas, la longueur
de cohérence d'un atome pris isolément est inférieure à la distance
de l'atome d'à côté... Tout va donc plutôt bien, et la physique classique,
qui fait l'impasse, ne marche pas si mal.

Les choses deviennent compliquées quand on prépare soigneusement un
système pour étendre sa cohérence. Ou quand on manipule des photons,
qui vont vite...

Mais rien ne nous force jamais à considérer l'univers entier.
(pas plus que rien ne nous interdit de le faire pour le fun)

Caliban a écrit:
tu sais bien que l'emploi des probabilités en physique quantique
n'a rien à voir avec celui de tous les jours. Il ne s'agit pas d'un système
qui se trouve dans un état défini mais pas complètement connu. La
physique quantique donne des probabilités d'observations, qui n'ont rien
a voir avec des probabilités d'existences.

C'est le cœur de cette discussion.

Tant que l'on parle d'observations, de mesures, c'est-à-dire d'actions
aussi concrètes que le lancer d'un dé, l'interprétation des probabilités
qui leur sont affectées est limpide. Là-dessus, on a un consensus
à peu près total sur la méca Q et ses interprétations. Or... toutes nos
interactions avec le monde sont des observations. On n'a besoin de rien
d'autre, pour la physique du moins. Et, personnellement, je m'en tiens là,
professionnellement du moins.

Si on veut aller plus loin, discuter non plus de ce que nous voyons
du monde mais de sa réalité profonde, ou de l"existence" de telle ou telle
de ses parties indépendamment de toute observation, l'interprétation
des probabilités quantiques peut devenir plus complexe. Mais c'est
de la métaphysique, et chacun peut bien croire ce qu'il veut : aucune
expérience (qui repose forcément sur des observations) ne permettra
de faire le tri.

Citation:
Ce rôle de l'observateur, dans l'interprétation de Copenhague,
est quelque chose de dérangeant.

C'est le moins qu'on puisse dire :-)

Citation:
J'ai du mal à comprendre pourquoi la plupart des gens sont si réticents
à l'idée de mondes parallèles. Il ne sont pas si difficiles à concevoir, la
quantité de romans uchroniques le prouve.

Ce n'est pas spécialement difficile à concevoir, et la plupart des amateurs
de SF aiment en effet à le faire, et à jouer avec dans différents contextes.
Il ne me semble pas qu'il y ait de réticence particulière à cela, ni chez eux,
ni chez les physiciens.

En revanche, c'est un jeu un peu gratuit. La plupart des gens sont contents
d'en revenir à une vision plus simple de l'univers une fois refermés le
bouquin ou la discussion.

Si réticence il y a, à mon avis, c'est plutôt lié au fait que toute conversation
informelle sur quelque question quantique que ce soit tend à déraper
vers cet unique problème des univers parallèles, amusant certes
mais qui en a pris un côté "troll", comme on dit sur le net...


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UNREAD_POSTPosté: Sam Mar 10, 2007 1:00 pm 
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Caliban a écrit:
Tant que l'on parle d'observations, de mesures, c'est-à-dire d'actions
aussi concrètes que le lancer d'un dé, l'interprétation des probabilités
qui leur sont affectées est limpide. Là-dessus, on a un consensus
à peu près total sur la méca Q et ses interprétations. Or... toutes nos
interactions avec le monde sont des observations. On n'a besoin de rien
d'autre, pour la physique du moins. Et, personnellement, je m'en tiens là,
professionnellement du moins.


D'où ma remarque sur le fait qu'un physicien puisse "avoir une démarche de connaissance au delà de la méthode scientifique" n'est pas évident. Beaucoup se refusent à le faire, même toi qui a une formation de philosophe. Et cela se comprend, vu que quand il le font, il est très difficile pour le public de comprendre cette démarche. L'argument d'autorité fonctionne trop bien "C'est un physicien qui parle, donc c'est une vérité scientifique". Il faut s'entourer d'un luxe de précaution, comme le fait d'Espagnat, pour éviter cela.

Caliban a écrit:
Si on veut aller plus loin, discuter non plus de ce que nous voyons
du monde mais de sa réalité profonde, ou de l"existence" de telle ou telle
de ses parties indépendamment de toute observation, l'interprétation
des probabilités quantiques peut devenir plus complexe. Mais c'est
de la métaphysique, et chacun peut bien croire ce qu'il veut : aucune
expérience (qui repose forcément sur des observations) ne permettra
de faire le tri.


Il y a d'autres critères que l'expérience. Bien sûr, on sort alors de la démarche scientifique et on a donc plus le même degré de certitude.

Caliban a écrit:
Ce n'est pas spécialement difficile à concevoir, et la plupart des amateurs
de SF aiment en effet à le faire, et à jouer avec dans différents contextes.
Il ne me semble pas qu'il y ait de réticence particulière à cela, ni chez eux, ni chez les physiciens.


Le soucis ensuite, c'est de faire comprendre que si je suis partisan de l'interpretation d'Everett, ce n'est pas pour son coté science-fictif.

Caliban a écrit:
En revanche, c'est un jeu un peu gratuit. La plupart des gens sont contents
d'en revenir à une vision plus simple de l'univers une fois refermés le
bouquin ou la discussion.


Justement, pour moi, la vision la plus simple de l'univers fait intervenir des mondes multiples.


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UNREAD_POSTPosté: Sam Mar 10, 2007 3:42 pm 
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Caliban a écrit:
Si on veut aller plus loin, discuter non plus de ce que nous voyons
du monde mais de sa réalité profonde, ou de l"existence" de telle ou telle
de ses parties indépendamment de toute observation, l'interprétation
des probabilités quantiques peut devenir plus complexe. Mais c'est
de la métaphysique, et chacun peut bien croire ce qu'il veut : aucune
expérience (qui repose forcément sur des observations) ne permettra
de faire le tri.


Ahhhh... j'aime bien quand tu parles comme ça... j'ai l'impression enfin de comprendre quelque chose à la mécanique quantique... (ce qui est suspect :-)

En tous cas tu rejoins mon point de vue sur ce qui différencie la science des métaphysiques... (arrête moi si je me trompe)

En science, il est fondamental de passer à un moment ou un autre par la sanction de la mesure... c'est à dire que les extrapolations, postulats, spéculations, doivent, à un moment ou un autre être "observables", c'est à dire pour moi, "mesurables"... ce qui en gros revient à partager avec les autres humains un dénominateur commun, appartenant au réel, qui est le système de mesure...

En métaphysique, on est confronté à des "phénomènes" ou des "noumènes" souvent non mesurables... par exemple, l'expérience mystique est une expérience individuelle, non transmissible, non quantifiable par un système de mesure "externe".
on ne peut pas dire par exemple, il a eu une illumination de 46 R, 163G et 194B.
Il était au Nirvana Latitude: 47°54'21'' Longitude: -03°07'59''.

On peut certainement mesurer, le nombre et la fréquence des cas d'illumination... mais "l'information" reçu et transmise, est difficilement quantifiable pour l'instant...

En art également, "l'expérience" artistique est très similaire à l'expérience mystique, car personnelle, initiatique.. qui pourtant génère du théoriquement "mesurable" : l'oeuvre d'art... mais la encore... difficile de mesurer son "degré" de pertinence artistique, qui est variable selon les "points de vue" humains... et surtout selon l'interprétation de son contenu informationnel...

Certains s'y essayent remarque... en se basant sur la "notoriété" ou la "popularité" des oeuvres, qui sont des données sociales objectivement mesurables. C'est pourquoi, souvent, on entend dire que le qualificatif d'artiste, c'est la société et l'histoire qui l'attribue...

on peut mesurer la taille d'une toile, la quantité de peinture, et les types de peintures utilisées, le plus ou moins grand degré de précision, ou de fidélité des représentations, la maîtrise des mélanges de pigments ou de matière.. (ce qui ne veut pas dire grand chose, par exemple Vinci et les préraphaélites ont utilisé pour leurs fresques des techniques merdiques non pérennes dans le temps qui obligent à les restaurer en permanence)
Mais l'élément fondamental, la qualité du contenu, "l'information" véhiculée, elle n'est pour l'instant pas "mesurable"... la relation que nous entretenons avec cette information est subjective et variable... donc, métaphysique...

Yann, NooMesuré.


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UNREAD_POSTPosté: Mer Mar 14, 2007 5:04 pm 
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Matthieu a écrit:
Le soucis ensuite, c'est de faire comprendre que si je suis partisan
de l'interpretation d'Everett, ce n'est pas pour son coté science-fictif.

Je ne suis pas sûr qu'on puisse aussi facilement démêler les choses.
Dès lors qu'on ne parle plus de résultats concrets, mais de préjugés
métaphysiques, il me semble que leur choix comporte un élément
esthétique, qui est probablement le même qui intervient dans tes
préférences littéraires...

Je note d'ailleurs que, d'une façon très générale, le jugement scientifique
inclut un élément esthétique, même si on essaie souvent de faire croire
le contraire !

Caliban a écrit:
pour moi, la vision la plus simple de l'univers fait intervenir
des mondes multiples.

... jugement esthétique auquel se ramène d'ailleurs largement, il me
semble, tout argument de "simplicité" (y compris le "rasoir d'Ockham"
dont font si grand cas les anglo-saxons).

yann.minh a écrit:
En science, il est fondamental de passer à un moment ou un autre
par la sanction de la mesure... c'est à dire que les extrapolations,
postulats, spéculations, doivent, à un moment ou un autre être "observables",
c'est à dire pour moi, "mesurables"... ce qui en gros revient à partager
avec les autres humains un dénominateur commun, appartenant au réel,
qui est le système de mesure...


Ta formulation est brutale, mais nous sommes essentiellement d'accord.
La clef de l'argument est le "partage", le "consensus". La méthode
scientifique est essentiellement colective. On peut avoir raison dans son
coin, envers et contre tous — mais ça ne saurait être de la science tant
qu'on n'a pas entrepris d'en convaincre les copains.

Citation:
l'expérience mystique est une expérience individuelle, non transmissible,
non quantifiable par un système de mesure "externe".

Uh... Elle peut être strictement individuelle, ce qui est une différence
essentielle avec la science. Mais elle peut aussi être collective, voire
transmissible. D'un point de vue strictement cognitif, le fait de tomber
amoureux relève de l'expérience mystique (on sait qu'on l'est, sans
raison ni explication particulière) ; mais c'est plutôt mieux à deux !
Et pas mal de mystiques et de poètes ont essayé, et parfois réussi,
à transmettre un écho de leur expérience — voire à la faire partager...

Citation:
Mais l'élément fondamental, la qualité du contenu, "l'information" véhiculée,
elle n'est pour l'instant pas "mesurable"... la relation que nous entretenons
avec cette information est subjective et variable...

Yep.


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